Une nouvelle association unit les forces de Trace-Ecart et d’Altitudes, tout en conservant les deux marques. Altitudes se réorganise aussi pour alterner festival et résidences artistiques sur deux ans, à la Part-Dieu.

XAVIER SCHALLER

En 2020, le festival Altitudes a été repoussé d’une année à cause du Covid. En 2021, il a été annulé pour la même raison. «Nous l’avons changé en saison culturelle», rappelle Battiste Cesa, qui était l’un de ses programmateurs. Alors que cette saison 2021-2022 s’achève ce weekend (lire encadré), l’association fusionne avec celle de Trace-Ecart, pour donner naissance à l’association Trace-Ecart Altitudes.

«Ce rapprochement est un effet bénéfique du Covid», aux yeux de Battiste Cesa. Egalement président de Trace-Ecart, le Bullois prend la présidence de la nouvelle entité. «Avec Altitudes, nous avons été contraints de repenser le fonctionnement du festival, notamment le fait qu’il soit figé dans le temps.» Ces réflexions ont mené à un projet de transformation, que l’Etat a accepté en attribuant des aides Covid.

«L’idée est toujours de créer des œuvres à la Part-Dieu, mais en concevant des projets très mobiles, qui peuvent être diffusés ailleurs. Même dans un train ou une cabine téléphonique.» En plus de rendre les projets artistiques plus agiles, l’idée est de les coupler avec des résidences.

«Une année, nous organisons les résidences, avec l’obligation pour les artistes de travailler sur des créations destinées à Altitudes. L’année suivante, nous les présentons lors du festival.» En plus de renforcer la qualité, ce système doit permettre aussi de mieux répartir les coûts sur les deux années concernées. Des appels à projets seront mis en place et évalués selon des critères comme le respect de la thématique, l’originalité, l’interdisciplinarité, les coûts ou la diffusion.

Fusionner les associations

A cette réflexion artistique, l’association a ajouté une réforme de son organisation. «En cela, nous avons été plus loin que ce que prévoyait le projet de transformation du festival, précise Battiste Cesa. Nous avons analysé ce que nous apporterait une fusion avec Trace-Ecart, dont nous étions déjà proches, au niveau de l’organisation, de la qualité, du financement, de la plus-value. Tous les feux étaient au vert.»

Les deux marques sont conservées, avec leurs activités spécifiques, mais chapeautées par une seule association. «Au niveau de l’organisation, nous avons fait table rase.» Les trois programmateurs d’Altitudes disparaissent, ainsi que les deux codirecteurs de Trace-Ecart. Ils laisseront la place à un administrateur culturel, à 40% ou 50%, dès janvier prochain.

«Au budget, nous avons actuellement 80 000 francs par an pour Trace-Ecart, et 200 000 fr. tous les deux ans pour Altitudes. Nous misons sur un budget annuel de 160 000 fr. Et pour ne pas repartir à zéro, nous avons vérifié que les subventions communales ne soient pas diminuées en cas de réunion des deux associations. La ville a accepté ce principe et nous bénéficierons d’une subvention annuelle de 36 600 francs.» ■

Les présentations en sortie de résidence

La saison culturelle Trace-Ecart et Altitudes se termine vendredi et samedi à la Part-Dieu, avec la présentation en sortie de résidence de Rêverie, Incarnationet Lacabine. «Gautier Teuscher avait été mandaté par Altitudes pour réaliser une rêverie lors de l’édition 2020 du festival», rappelle le communique de presse. Le projet de création consiste en une performance visuelle et sonore qui va accompagner les spectateurs, à la tombée de la nuit, dans la grande salle de la Part-Dieu.

Pour Incarnation, la chorégraphe et danseuse Nicole Morel collabore avec l’auteure et comédienne Joséphine de Weck et l’artiste sonore Fiona Rody. Elles abordent le sacré par le biais de la culture populaire. «Entre écoute et abandon, le corps à travers le mouvement dansé se met en lien avec l’indomptable. Textes parlés et musique électronique soutiennent un désir de rituel irrépressible dans notre société contemporaine.»

Les comédiens Angélique Bruno et Patric Reves s’allient à la musicienne Perrine Berger pour une lecture performance autour du nouveau roman d’Eric Bulliard, Lacabine. «Histoire de faire entendre les grands espaces et de sentir le désert…» XS

Bulle, la Part-Dieu, vendredi 24 juin dès 20 h (Rêverie et Incarnation), samedi 25 juin dès 18 h (Lacabine, Rêverie et Incarnation). Programme et billetterie sur www.altitudes.art et www.traceecart.ch

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