Mon whisky, ma télé et moi

Fraîchement débarquée sur Netflix, la série américaine The Office raconte le quotidien d’une entreprise américaine dirigée par Michael Scott, un patron imbécile, lâche, mais touchant.

Parfois, nous ne parvenons pas vraiment à expliquer pourquoi une série nous plaît ou non. Nous pouvons regarder un épisode et zapper directement, tant nous ne percevons pas son intérêt. Et, parfois, un ovni débarque. Il nous intrigue au départ, puis nous fait sourire un peu, avant de devenir totalement culte. C’est le cas de The Office, disponible depuis moins de deux mois sur la plate-forme Netflix.

Après avoir dévoré six saisons, impossible encore aujourd’hui de raconter pourquoi cette production américaine est si addictive. Pas d’effets spéciaux, un décor tristounet, aucune bagarre, aucun dragon et aucune aventure qui vous emmène loin dans l’imaginaire. Il s’agit juste d’un faux documentaire qui décrit le quotidien incroyablement banal d’une entreprise qui vend du papier dans la ville de Scranton, au fin fond de la Pennsylvanie.

Qu’est-ce qui fait alors de cette série un objet si particulier? D’abord son concept, qui détonne. En effet, le spectateur suit le quotidien d’une quinzaine d’employés grâce à la présence d’une seule caméra qui procure l’impression qu’il s’agit bien d’un documentaire. Aucun public, aucun rire enregistré. On laisse au spectateur le soin de trouver les situations marrantes quand il le désire. Autre originalité: les acteurs, soit les employés de la société, sont conscients de la présence de la caméra. Ce qui leur permet souvent de lui adresser des regards désabusés face au comportement de leur patron Michael Scott.

Interprété par Steve Carrel, celui-ci est un abruti qui s’ignore. Il ne se rend jamais compte des absurdités qu’il dit à longueur de journée. Lui s’imagine grand manitou, maître entrepreneur et fidèle lieutenant du capitalisme américain. Alors qu’en réalité tout le monde lève les yeux au ciel lorsqu’il prend la parole. L’homme n’est pas malveillant. Mais ses propos le sont, sans qu’il s’en rende compte. Ce qui fait de lui un homme raciste, homophobe et misogyne.

Alors même qu’il imagine que ses employés, ceux qu’il discrimine, sont ses meilleurs amis. Adapté d’une sitcom anglaise et produit par le génial Ricky Gervais, The Office est une petite merveille qui a fait les belles heures de la télévision américaine entre 2005 et 2013. Souvent citée parmi les séries cultes aux Etats-Unis, elle est encore méconnue dans nos contrées. A tort. Même s’il ne se passe pas grandchose, que l’intrigue d’un épisode peut uniquement tourner autour d’un insignifiant problème de post-it, cette grotesque parodie de la vie de bureau est à voir absolument.

VALENTIN CASTELLA

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Le quotidien décrit avec absurdité

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