Soupçonné d’instigation à la violation du secret de fonction, l’auteur du livre de Georges Godel demande la récusation du procureur général.

JUSTICE. Le journaliste Jean-Marc Angéloz, auteur de l’ouvrage Secrets et confidences d’un président, dans lequel l’ancien conseiller d’Etat Georges Godel raconte ses années passées au Gouvernement, a adressé à la Chambre pénale, en date du 8 avril, une requête de récusation du procureur général Fabien Gasser.

Pour rappel, ce dernier a récemment ouvert une procédure pénale contre Georges Godel et Jean-Marc Angéloz (La Gruyère du 7 avril). Il soupçonne le premier de violation du secret de fonction et le second d’instigation à la violation du secret de fonction.

«Rapport d’inimitié»

Qu’est-ce que Jean-Marc Angéloz reproche à Fabien Gasser? «Depuis de nombreuses années, le procureur général a un rapport d’inimitié avec le requérant», lit-on dans la requête de récusation, que La Gruyère s’est procurée. Pour étayer ses propos, Patrik Gruber, avocat de Jean-Marc Angéloz, cite notamment une affaire remontant à 2006 entre l’ancien juge cantonal Pierre Corboz et son client.

Dans ce cadre, Fabien Gasser, à l’époque adjoint du procureur général, avait écrit à l’avocat d’alors du journaliste, «à titre personnel et non pas en qualité d’autorité», pour lui demander «de ne pas relayer sans esprit critique les propos et sentiments de son client».

Autre motif de récusation selon Patrik Gruber, le procureur général «a un intérêt personnel» d’en vouloir à son client et serait ainsi «tenté de faire justice lui-même». L’avocat cite un passage rédigé par Jean-Marc Angéloz dans l’ouvrage Secrets et confidences d’un président: «Précisons que dans le petit monde judiciaire fribourgeois, le procureur ne passe pas pour une lumière. Après avoir mis en cause Marie Garnier, il a été éclaboussé par la mise à jour d’une relation qu’il entretenait avec la vice-chancelière… qui assistait à certaines séances du Conseil d’Etat. Il a fini par se récuser.» «De sérieuses raisons pour chercher à punir l’auteur de ces propos», souligne Patrik Gruber dans son courrier.

C’est désormais à la Chambre pénale de juger du bien-fondé de cette requête. De son côté, le procureur général, par la voix du porteparole du Ministère public Raphaël Brenta, dit «réserver sa détermination à la Chambre pénale».

FRANÇOIS PHARISA

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Il veut la récusation du procureur

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