La Fédération patronale et économique a vu le jour en 1948, avec l’entrée en vigueur de l’AVS. Elle compte aujourd’hui 4100 membres.

ÉCONOMIE. C’est un peu le syndicat des chefs d’entreprise. La Fédération patronale et économique a été créée pour chapeauter la Caisse interprofessionnelle gruérienne d’assurances sociales, d’où l’acronyme plus connu: FPE-CIGA. Cette appellation a remplacé en 1993 la nomenclature originelle d’Union gruyérienne de l’artisanat, de l’industrie et du commerce (UGAIC).

C’est à cette époque que la FPE-CIGA a beaucoup diversifié ses activités, jusque-là concentrées essentiellement sur la gestion de la caisse de compensation interprofessionnelle. L’association s’est imposée dans le paysage économique notamment grâce à au développement des secrétariats d’associations et de manifestations ainsi que différents services pour les entreprises.

«Lorsque j’ai été engagée en 1994, on était douze collaborateurs, dont trois seulement pour les secrétariats d’associations et les services transversaux», se souvient la directrice Nadine Gobet. Aujourd’hui, la FPE- CIGA compte 44 collaborateurs, dont 26 pour ces différents services. La FPE recense aujourd’hui 4100 membres (artisans, indépendants, PME et grandes entreprises) qui représentent 21 000 emplois. Elle gère l’organisation administrative de manifestations d’envergure nationale telles que le Swiss bakery trophy, le Salon suisse des goûts et terroirs, le Comptoir gruérien ou plus récemment le Suisse fondue festival à Fribourg. Entretien avec la directrice de la FPE-CIGA, Nadine Gobet.

La FPE-CIGA est-elle gruérienne avant d’être fribourgeoise?

Nadine Gobet: En ce qui concerne le volet des assurances sociales, oui. Car en 1948, il y a eu une répartition du territoire entre la fédération et l’union patronale. Et la FPE s’est vue attribuer le Sud du canton. Mais on ne peut pas dire que la FPE-CIGA est gruérienne. Pour le reste des activités économiques, nous avons des mandats ailleurs qu’en Gruyère. Dans le canton, il y a l’Union patronale (UPCF) et la Chambre de commerce et d’industrie Fribourg (CCIF). Chacun peut prendre des mandats d’associations librement.

Il y a donc une concurrence à ce niveau entre les trois associations?

Ce n’est pas une concurrence, mais plutôt une coordination. Nous discutons ensemble de la politique économique, des sujets en votation, etc. En principe, on est toujours sur la même ligne, car on a les mêmes intérêts. D’ailleurs, la FPE est plutôt orientée sur l’agroalimentaire, parce qu’historiquement, nous avons géré d’abord le secrétariat des boulangers de la Gruyère. L’UPCF se concentre davantage sur la santé et la formation. Quant à la CCIF, elle était au départ axée sur les plus grandes entreprises. Et aujourd’hui, elle est très présente dans le domaine de l’innovation.

Qu’attendez-vous de cette année anniversaire?

Nous donnons beaucoup de visibilité aux associations et manifestations. Mais pour le volet assurances sociales, on communique beaucoup moins. Notre slogan a été choisi à dessein: «75 ans, une vie à vos côtés». L’idée est de montrer à nos membres, indépendants, artisans ou commer- çants, qu’ils peuvent contracter toutes leurs assurances sociales chez nous: AVS, LPP, assurances pour pertes de gain, maladie et accident. Un seul décompte, tout sous le même toit.

Votre successeur pourrait-il être de gauche?

A mon avis, ce serait compliqué, parce que la politique économique et patronale est basée sur une vision libérale. Mais il y a des patrons de gauche qui sont membres chez nous.

Quels défis pour l’avenir?

Ce qui m’inquiète, c’est l’augmentation des faillites. Entre 2021 et 2022, parmi nos membres, les faillites ont doublé, passant de 15 à 31. Et je ne pense pas que ça va se calmer cette année. L’autre défi pour la FPE, c’est l’avènement de nouveaux métiers qui ne se constituent peut-être plus en association. Le réflexe corporatiste est aujourd’hui moins présent… Nous avons beaucoup de demandes de services mais de manière plus individualiste que par le passé. PH

Infos sur fpe-ciga.ch/75ans

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