Au Théâtre des Osses, La truelle propose «une enquête, une réflexion sur le pouvoir de la mafia». Entre documentaire et fiction.

GIVISIEZ. Cela ne manque jamais: évoquer le Sud de l’Italie, c’est faire remonter des clichés autour de la mafia. L’écrivain français Fabrice Melquiot, dont la mère est née en Calabre, a décidé de les affronter: La truelle, monologue porté sur scène par François Nadin (lui aussi d’origine italienne) mêle souvenirs personnels des deux hommes et histoire de Cosa nostra, de 1860 à nos jours. La pièce est à découvrir au Théâtre des Osses de Givisiez, dès ce soir et jusqu’au 12 février.

«Mon désir d’écrire sur la mafia remonte à loin. Plusieurs fois, j’ai tenté de me confronter au sujet, mais je me sentais encombré de références fictionnelles, assiégé, sous influence romanesque ou cinématographique», écrit Fabrice Melquiot dans sa note d’intention.

Retrouver François Nadin, après plusieurs collaborations, a réactivé son envie «d’examiner l’amplitude shakespearienne du monde du crime organisé, la dimension kafkaïenne de certains de ses usages dictés par la cupidité, la frustration, la misère intellectuelle et la sauvagerie».

Libre comme Moretti

Pour la forme, il a souhaité que ce seul en scène soit «aussi libre dans son écriture et dans sa forme scénique que le Journal intime de Nanni Moretti; on prendrait une Vespa, on roulerait dans nos mémoires individuelles et collectives, comme dans nos fantasmes de toute-puissance et dans l’histoire du XXe siècle, pour témoigner d’une des réalités majeures des sociétés d’aujourd’hui».

Entre le Sud de l’Italie et une Amérique rêvée, entre des documents d’archives et l’évocation de figures marquantes comme Toto Riina ou le juge Falcone, La truelle se présente à la fois comme «une enquête, une réflexion sur le pouvoir et un jeu de rôles qui aurait la mafia comme matrice». EB

Givisiez, Théâtre des Osses, du jeudi 2 au dimanche 12 février. www.theatreosses.ch

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Seul sur scène, mais avec la mafia

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