Originaire des Caraïbes, enfant de Montréal et ancien basketteur professionnel, Emerson Thomas s’occupe aujourd’hui du fitness de l’Epicentre. Rencontre à l’occasion du premier anniversaire du complexe romontois.

VALENTIN CASTELLA

ROMONT. Il y a une année, Emerson Thomas distillait ses premiers cours de fitness à l’Epicentre, qui célèbre cette semaine son premier anniversaire. Le Canadien au passeport suisse ne s’imaginait alors pas vivre autant d’émotions en si peu de temps.

Inauguration, premiers clients, premiers participants à ses cours, puis fermeture du complexe, chômage et enfin retour au travail et des visiteurs. Une année mouvementée qui n’a toutefois pas perturbé ce père de famille de 51 ans, qui semble déjà avoir vécu plusieurs vies. Le Romontois en a vu d’autres, lui qui a changé à plusieurs reprises de continent pour se lancer dans de nouvelles aventures.

Originaire de Trinité-et-Tobago, Emerson Thomas a vécu dans le mélange des cultures. Celle des Caraïbes et celle du Canada, où il a grandi. Dans sa ville de Montréal, il s’est passionné pour le basket. Un sport qu’il a pratiqué jusqu’à l’Université, au plus haut niveau.

Professionnel à 30 ans

Ne pouvant envisager une carrière professionnelle, Emerson Thomas s’est lancé à 25 ans dans la gestion d’un fitness. Cinq ans se sont écoulés avant que sa vie ne prenne un tournant inattendu. «A 30 ans, je suis venu visiter la Suisse. Le club de basket de Lausanne, qui luttait pour sa survie en LNA, m’a alors contacté.»

Durant trois mois, il a défendu les couleurs vaudoises, avant de poursuivre l’aventure à Morges, en LNB. «Ma carrière professionnelle a commencé à 30 ans», sourit-il. En 2002, le Canadien a atterri au club de Villars. Le coup de cœur est immédiat. «J’y suis resté jusqu’en 2006 avant de retourner au Canada avec mon épouse, alors enseignante en Glâne.»

Durant huit ans, Emerson Thomas a retrouvé son Canada qu’il aime tant. Une partie de sa famille aussi, répartie entre Montréal et les Caraïbes. «J’ai exercé la profession de directeur du sport dans une école.» En 2014, le couple et ses deux enfants sont revenus en Suisse pour s’installer à Romont. «Mon épouse avait trouvé un poste d’enseignante au CO.» Un retour qui lui permet de célébrer, en 2018, un titre de champion de Suisse de LNB avec Villars, en tant qu’entraîneur cette fois-ci.

Coach sportif à Fribourg, il est consulté lors de l’élaboration du fitness de l’Epicentre. Il en est le responsable depuis l’année dernière.

Toutes les tranches d’âge

Depuis, de nombreux cours se sont développés. Yoga, pilates, cross training, entraînements personnalisés, fitness aquatique: l’offre ne manque pas. «Certains n’ont jamais pratiqué de sport et souhaitent se remettre en forme. D’autres sont des sportifs accomplis ou des retraités qui se regroupent pour des cours d’aquajogging. Nous avons la chance de côtoyer toutes les tranches d’âge de la population.» Toujours friands de nouvelles idées, l’Epicentre et Emerson Thomas proposeront prochainement des exercices de pilates à effectuer sur un paddle, dans les bassins de l’Epicentre. «Nous réfléchissons également à des cours de fitness à l’extérieur pour les personnes qui ne possèdent pas de certificat Covid.» Autre souhait: améliorer la synergie entre les installations sportives et le Conservatoire, également situé à l’Epicentre. «Le but est de proposer des cours pour les parents qui attendent leurs enfants.»

Autant de projets qui confirment que l’Epicentre s’est fait une place dans le district, malgré une première année mouvementée. Pour le plus grand plaisir de son responsable fitness. ■

Quelques mois d’inquiétude

«Une première année compliquée.» Voilà les mots choisis par l’administrateur Benoît Chobaz pour qualifier la première année d’exploitation de l’Epicentre. Devant accueillir ses premiers clients en mai, le complexe n’avait été inauguré que le 18 septembre 2020, semiconfinement oblige. Depuis, il n’a fonctionné normalement que deux mois, avant que de nouvelles restrictions sanitaires ne viennent perturber la bonne marche des opérations. Accessible seulement aux classes, puis aux clubs, il a ensuite pu accueillir un nombre limité de visiteurs. En juin dernier, le centre a enfin pu retrouver une activité normale, jusqu’à l’introduction lundi du certificat Covid. Malgré les 87 000 entrées (piscine et espace bien-être), la fermeture et les restrictions ont influencé les finances du complexe dont le coût d’exploitation est estimé entre 1,2 et 1,4 million de francs par année. «Le chômage a touché 30 de nos 40 collaborateurs, reprend Benoît Chobaz. Nous leur avons promis un nouvel engagement dès que la situation se stabiliserait. Nous tiendrons parole.»

L’administrateur tient toutefois à relever que, en période normale, le concept Epicentre tient la route. «Nous l’avons remarqué lors des deux premiers mois d’ouverture et durant cet été. Les gens viennent et ils se plaisent. Notre record d’entrées en une journée se situe à 460.»

La piscine et ses nombreuses activités ont particulièrement séduit les visiteurs. «Nous les avons mises en place afin de nous faire connaître.» D’autres animations aquatiques sont prévues à l’avenir et le complexe va s’équiper pour proposer une offre plus étoffée aux familles. Comme le fitness (lireci-dessus), le restaurant a trouvé son public. «Les brunches du dimanche sont, par exemple, complets chaque semaine.»

Reste à attendre les incidences de l’introduction du certificat Covid. «Les clients seront moins nombreux au restaurant et la fréquentation à certains cours va diminuer. Nous avons déjà enregistré quelques annulations.» VAC

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