Jongleur et acrobate, Yvon Fragnière participe au Cirque d’hiver, dès demain à Prez-vers-Noréaz. Après avoir grandi au Pâquier, il a suivi un parcours d’artiste de cirque qui l’a conduit jusqu’à l’école Die Etage, à Berlin, où il termine sa formation professionnelle.

XAVIER SCHALLER

CIRQUE. Yvon Fragnière, c’est un gosse du Pâquier qui, tout petit déjà, joue au diabolo et roule à monocycle. C’est un enfant qui fréquente différentes écoles de cirque, puis un ado qui jongle, s’entraîne de plus en plus, et décide d’en faire son métier. Yvon Fragnière, c’est aujourd’hui un artiste de cirque qui revient de Berlin pour présenter ses numéros de jonglage et d’acrobatie au Cirque d’hiver. Le spectacle Songe d’une nuit d’hiver, organisé par le Kunos Circus Theater, est à voir jusqu’au 2 janvier à Prez-vers-Noréaz.

Le premier contact avec la pratique du cirque est venu à l’âge de huit ans. «Clemens Lüthard organisait un passeport-vacances. A la fin, comme je me débrouillais bien, il m’a proposédeveniràFun’en’Bulle.» Il faut dire qu’Yvon Fragnière avait déjà appris dans son coin le diabolo et le monocycle. «Deux ans plus tard, Clemens m’a dit qu’il avait une autre école à Noréaz, Cirque-en-Ciel, où je pourrais m’entraîner davantage.» Avec la possibilité aussi de partir en tournée. «Nous sommes allés en Turquie, en Inde, en Italie…»

A l’âge de 14 ans, le Gruérien a pris sa décision: le cirque sera son métier. Mais pour ses parents, il doit d’abord apprendre «un vrai métier». Il a donc «tiré jusqu’au bout un CFC d’employé de commerce», avant de partir en voyage, en Australie notamment. «J’ai enchaîné avec l’armée, comme soldat d’hôpital. Là, on m’a demandé de grader. Comme je n’avais pas d’autres projets, j’ai dit oui.»

Grade de sergent et quelques économies en poche, il peut voir venir. Et ce qu’il voit venir c’est, une fois encore, Clemens Lüthard. «En novembre 2018, il m’a proposé de revenir à Cirque-en-Ciel, mais comme prof cette fois.» Yvon Fragnière s’installe dans une caravane près du chapiteau de Prez-vers-Noréaz. «J’ai adoré. En vivant comme ça, tu te rends compte qu’avoir moins de choses c’est aussi avoir moins de problèmes.»

Il continue à se perfectionner dans le jonglage comme principale discipline, crache aussi du feu et pratique l’acrobatie. «Arrivé à 22 ans, je me suis dit que je devenais vieux. Si je voulais vraiment en faire mon métier, je devais intégrer une école professionnelle.»

Apprendre le métier

Ce sera Die Etage, à Berlin, école de spectacle vivant et d’art visuel, qui forme des artistes circassiens depuis quarante ans. «Il y a de l’acting, de la pantomime, de la danse… Mais le plus grand département reste celui du cirque. J’avais déjà une bonne technique, mais là-bas, j’ai vraiment appris le métier. On nous pousse à aller sur scène, on apprend à se vendre, à se constituer un réseau. Je ne pouvais pas mieux tomber.»

Une autre Gruérienne fréquente l’école: Sarah Repond. «On se connaît depuis quinze ans, depuis Fun’en’Bulle, et nous avons commencé en même temps à Berlin, explique Yvon Fragnière. Elle pratique le trapèze Washington et l’équilibrisme sur les mains.»

A Berlin, il développe son talent pour l’acrobatie. «J’ai un prof polonais qui vient de la gym acrobatique. Je retrouve avec lui la relation maîtrepadawan que j’avais avec Clemens. C’est très intense, il nous pousse au maximum, mais les résultats sont là.»

Son idée, à la fin des trois années de formation, est de monter son propre duo, avec son partenaire actuel de l’école. «Un monstre bosseur, qui vient aussi du jonglage. On s’est mis à l’acrobatie ensemble et cela nous donne un plus pour combiner jonglage et acrobatie.» Les deux compères ont même trouvé un nom: No bones on the floor. «Parce qu’on espère toujours ne laisser aucun os par terre à la fin du numéro.»

Son partenaire berlinois n’a pas fait le déplacement pour le Cirque d’hiver. Yvon Fragnière a donc monté un numéro mains à mains avec Joseph Gremaud, professeur à l’école Cirque-en-Ciel et ami depuis dix ans. «Même si cela faisait quatre ou cinq ans que nous n’avions pas travaillé ensemble, ça fonctionne bien.» Le Gruérien d’origine présentera également du jonglage. «C’est le développement du numéro grâce auquel je suis entré à Die Etage.» ■

Songe d’une nuit d’hiver

Après une pause forcée en 2020 à cause du Covid, le Cirque d’hiver est de retour à Prez-vers-Noréaz dès demain, avec le spectacle Songe d’une nuit d’hiver. Les artistes, en grande partie fribourgeois, y abordent des thèmes d’actualité, de façon comique ou poétique. De quoi glisser dans la nouvelle année «avec le rafraîchissement d’un instant magique et avec la chaleur d’un partage authentique», promettent les organisateurs. Au programme, de l’acrobatie, de la clownerie, du jonglage, de la danse, le tout accompagné en live par un orchestre. La soirée du 31 décembre prendra la forme d’un dîner-spectacle. Notons aussi que pour la prochaine édition, le Kunos Circus Theater devra trouver un nouveau nom. Le Cirque d’hiver de Paris leur a fait savoir que cette dénomination leur est légalement réservée. XS

Prez-vers-Noréaz, chapiteau Cirque-en-Ciel, du mercredi 29 décembre au samedi 1er janvier à 19 h, le dimanche 2 janvier à 15 h (règle 2G et masques).

Réservations sur www.cirquedhiver.ch ou au 079 301 74 50

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