Après sept ans d’attente, les premières images de la nouvelle école primaire de
Romont ont été présentées au Conseil général.

VALENTIN CASTELLA

ROMONT. Aliénor d’Aquitaine en a traversé des épreuves. Héritière d’un royaume convoité, elle est ensuite devenue reine de France, avant de partir en croisade et de revêtir le costume de reine d’Angleterre. Autant dire que la vie de la mère de Richard Cœur de Lion a été faite de hauts et de bas. Toutes proportions gardées, le chemin pour parvenir à présenter un visage à la future école primaire de Romont a également été des plus sinueux. Ce n’est donc peut-être pas un hasard si c’est l’équipe baptisée Aliénor qui a remporté le mandat d’étude parallèle (MEP). La nouvelle a été annoncée jeudi soir par le syndic Jean-Claude Cornu lors du Conseil général.

Après sept ans de palabres (lire ci-dessous), le voici enfin, ce tant attendu site scolaire. Il a été sélectionné lundi par le collège d’experts parmi trois autres finalistes. Deux volumes en bois seront construits. Le premier abritera plus de 500 élèves du cercle scolaire regroupant Romont, Billens-Hennens et Mézières. Ils occuperont 18 classes primaires et huit enfantines. Des salles d’appui, de bricolage et de langues sont aussi prévues.

De la flexibilité

Les enfants seront répartis sur trois étages, dont l’un partiellement enterré. Deux entrées au rez supérieur et des entrées secondaires figurent sur les plans. Selon le descriptif de la commune, «ce dispositif de type modulaire permettra une grande flexibilité». Il sera ainsi possible de modifier les classes ou d’en ajouter.

Deux salles de gymnastique, une double ordinaire et une dédiée à l’artistique, sortiront également de terre à quelques mètres de l’école. Les sites seront reliés par un passage souterrain. Le bureau d’architectes Deillon et Delley à Bulle, accompagné par le bureau bullois d’ingénieurs Gex et Dorthe, le constructeur bois Erne SA à Laufenburg et l’Atelier du paysage à Lausanne composent l’équipe victorieuse. Elle proposera un vaste espace extérieur végétalisé, avec des zones de jeux, de sports et de détente.

Le syndic a confirmé que les élèves emprunteront un nouveau chemin situé entre le Bicubic et l’Epicentre pour relier l’école au futur quai central en forme de T qui sera construit sur la place de la Perrausa (La Gruyère du 9 octobre). Au budget 2022, 5 millions de francs sont destinés à cette nouveauté.

Un coût plus important

Quant au prix de l’école, le budget annonce un montant de 30 millions de francs. Aucune question n’a été posée à ce sujet lors de la séance de jeudi soir. Interrogé le lendemain, le président du collège d’experts Jean-Claude Cornu estime cette somme insuffisante. «Il ne faut pas se faire d’illusions. On dépassera le montant de 30 millions pour s’approcher d’un coût de 40 millions de francs.» A noter que quelques classes subsisteront en vieille ville et que le site de la Condémine se transformera en accueil extrascolaire.

Enfin, le syndic préfère ne pas donner de date quant à la mise en service du site. Seule indication: le projet sera finalisé jusqu’en juin avec les diverses parties prenantes, dont les communes de Billens-Hennens et de Mézières. C’est à ce moment-là qu’une demande de crédit sera proposée au Conseil général. ■

Chronologie

Octobre 2014. Un concours d’architecture est remporté par le bureau Bauart, mandaté pour construire la nouvelle école primaire baptisée Zelda. Inauguration prévue en 2018.
Mars 2015. Le projet est gelé à la suite de l’échec de la fusion des communes de Romont, Billens-Hennens et Mézières.
Février 2017. Jugé trop onéreux (32,5 millions de francs), Zelda est abandonné.
Octobre 2018. L’Exécutif présente un nouveau projet En Bouley. En décembre, le Conseil général accepte le budget d’investissement comprenant un montant de 30 millions pour l’école.
Mai 2019. Le Conseil communal fait appel à un planificateur général pour la construction, sans organiser de concours d’architecture. Un recours est déposé. L’Exécutif revient en arrière.
Octobre 2019. Le Législatif renvoie un crédit d’investissement pour l’organisation d’un nouveau concours d’architecture.
Décembre 2019. Le montant destiné à la construction du site est enlevé du budget d’investissement 2020. Le projet se retrouve au point mort.
Mai 2020. L’idée d’une construction modulaire, donc moins onéreuse (environ 15 millions de francs), est lancée.
Janvier 2021. Le Conseil commu nal annonce le lancement d’un mandat d’étude parallèle (MEP).
Juillet 2021. Alors que la première étape de sélection a été effectuée, le Conseil communal revoit la gouvernance du projet. Il reprend la main sur le MEP.
Décembre 2021. Le collège d’experts a fait son choix. L’école primaire de Romont dévoile enfin son visage. VAC

Un déficit de 658 230 francs

Le vice-syndic et responsable des finances Thierry Schmid a présenté les budgets 2022. Celui de fonctionnement présente un déficit de 658 230 francs, pour un total des charges de 28,1 millions de francs. Contrairement à d’autres communes, les charges liées diminueront légèrement. Elles représenteront toutefois 63% du budget, soit une somme de 16,7 millions.

Le montant des investissements en 2022 se chiffre à 37,6 millions. A noter que l’école primaire (30 millions - lire ci-dessus) et l’aménagement du plateau d’Arruffens (5 millions) font partie de cette cuvée 2022.

Jeudi soir, trois investissements ont été présentés. Le plus onéreux concerne une demande de crédit de 800 000 francs pour l’étude et la réalisation de travaux édilitaires à la route de la Parqueterie. Il a été accepté à l’unanimité. Le conseiller chargé du dossier, François Helfer, a expliqué qu’il s’agissait de la dernière étape de ce projet lancé il y a trois ans. Il comprend trois chapitres: l’épuration, l’adduction et la route. Les travaux devraient commencer en 2023.

Le Législatif a également soutenu le Conseil communal concernant un crédit de 260 000 francs dévolu aux réfections de la route des Chavannes, des trottoirs et du pavage de l’intra-muros, ainsi qu’à la sécurisation de la place de l’Hôtel de Ville. Cet investissement a suscité un débat. Le Parti vert’libéral s’est demandé s’il ne fallait pas attendre l’élaboration du mandat d’étude parallèle (MEP) concernant la vieille ville pour commencer les travaux. Les Verts ont, eux, demandé le renvoi. Ils n’ont pas été suivis par les autres partis.

Des rallonges coûteuses

La pose d’un revêtement phonoabsorbant sur la route de la Belle-Croix a également été acceptée. Il est aussi prévu l’aménagement d’une bande cyclable et l’élargissement du trottoir. Il s’agit là d’un crédit additionnel de 400 000 francs. En 2019, le Conseil général avait accordé 200 000 francs à ce projet. Certains partis ont toutefois tenu à exprimer leur mécontentement en raison du coût de cette rallonge. Même remarque concernant un crédit additionnel de 95 000 fr. pour la réalisation de mesures de sécurisation du chemin du Brit. Un montant initial de 80 000 fr. avait été accordé en 2019.

En fin de soirée, l’Exécutif a été interpellé à propos du sujet éolien. Jean-Claude Cornu a rappelé que la commune, comme d’autres, s’était déjà prononcée en affirmant que le thème ne ferait pas partie des sujets de cette législature. Il estime qu’un sondage auprès de la population n’est ainsi pas nécessaire.

Enfin, le Législatif a accepté de transmettre au Conseil communal le postulat de Floriane Vallélian (Le Centre). La Romontoise lui demande d’étudier la possibilité de rénover les toilettes publiques existantes et de mener une réflexion globale sur les emplacements de ces installations. Les Verts en ont profité pour proposer l’intégration de toilettes sèches et non genrées. VAC

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