Depuis onze ans, Pierre Spozio, dit Pierrot, organise le Caravane Tour au Lion d’or, au Châtelard. A la veille de la 11e édition du festival de rock, le Glânois de 57 ans partage son amour pour cette musique.

ÉLODIE FESSLER

LE CHÂTELARD. Si vous passez devant la ferme où vit Pierre Spozio, au Châtelard, vous pourriez entendre s’échapper de ses fenêtres une musique détonnant avec la quiétude des lieux. Son truc à lui, c’est le rock. Plus précisément du hard rock, du punk, du new wave, du metal ou encore du trash metal.

«Et pas qu’en anglais. J’aime aussi écouter Indochine, Téléphone ou Thiéfaine», relève le Glânois d’adoption devant sa collection de près de 2000 vinyles. «Dès que j’ai eu de l’argent de poche, je m’en suis acheté. Ils ont tous une histoire et je peux me rappeler où je les ai eus». Information vérifiée après avoir pioché au hasard l’un d’entre eux.

Surnommé Pierrot par ses amis musiciens, Pierre Spozio est connu pour faire vibrer son village depuis onze ans en mettant sur pied le Caravane Tour. Un festival de rock gratuit se déroulant à l’Auberge du Lion d’or et qui revient vendredi et samedi pour sa 11e édition (lire ci-contre).

Un look punk

Pierrot se passionne pour ce genre musical depuis de nombreuses années. «Cette musique me touche par son authenticité. Elle me permet de recharger les batteries et elle m’accompagne depuis mes 13 ans.»

Période durant laquelle il arborait d’ailleurs un look punk dans les rues d’Aigle. «A la fin des années 1970, ce n’était pas encore la mode de la crête, mais des cheveux ébouriffés. Je portais un cadenas autour du cou, des colliers de chien, des habits que je déchirais et que je décorais avec des épingles à nourrice», sourit-il.

Une tenue inspirée des groupes qu’il écoutait à la radio, comme les Clash ou les Sex Pistols et dont il collectionnait les posters. En témoignent des photos de sa chambre d’ado, dont la vieille tapisserie était recouverte de messages anarchistes au feutre noir et de photos de groupes.

Rock toujours présent

Aujourd’hui, le look est moins extravagant. L’unique vestige est un anneau à l’oreille droite. «Mais quand je me rends à des concerts, je porte quelques accessoires, comme des pin’s. Je me suis même offert un tatouage rock pour mes 50 ans», dit-il en relevant la manche de son T-shirt. De nombreux produits dérivés de ses groupes favoris remplissent aussi ses étagères.

Infirmier de formation, Pierre Spozio est installé depuis 2011 au Châtelard. Marié et père de trois enfants nés d’une précédente union, le Fribourgeois de 57 ans officie actuellement comme délégué médical auprès d’une société allemande.

Dès qu’il le peut, il se consacre bien évidemment à la musique: en (ré)écoutant attentivement ses vinyles et CD, en assistant à des concerts et en se plongeant dans des magazines spécialisés pour s’informer sur des groupes émergents. «Le week-end, je me rends dans le Jura où vit mon épouse. On se balade ou on va dans les musées.»

Pierrot joue aussi de la basse et de la guitare. Il a exercé ses talents de musicien au sein de plusieurs formations, telles que Sofa ou Catillon. Il officie actuellement au sein de ParadoXe, groupe du coin jouant des reprises et créé il y a six mois. «On jouera d’ailleurs vendredi au festival.»

Festival qui ne fut pas le premier dans le village glânois. Avant le Caravane Tour se tenait une manifestation mise sur pied par un autre musicien, Patrick Quartenoud. Puis celleci s’est arrêtée et quelques années ont passé. En 2011, Pierre Spozio monte alors son festival «à la once again avec peu de matériel». Et à l’intérieur, «car ici il peut vite faire froid en cas de pluie».

De deux artistes jouant sur un soir, la programmation s’étend désormais sur deux soirées et propose six groupes. «L’idée est de faire découvrir le plus d’artistes possible et d’offrir des ambiances différentes.»

Pierre Spozio peut compter sur famille, amis et habitants pour l’aider. Il espère attirer 300 personnes ce week-end. Amateurs de rock ou simples curieux, chacun trouvera sa place, assure-t-il. «L’ambiance est très conviviale, chacun vient pour le plaisir.» ■

Une édition «résolument rock»

Avec son comité d’organisation, Pierre Spozio donne rendez-vous au public vendredi et samedi dès 19 h 30 à l’Auberge du Lion d’or pour assister au Caravane Tour. Une édition «résolument rock», indique son initiateur, en faisant référence à d’autres années où de la chanson française avait été proposée. Vendredi, le groupe du coin ParadoXe ouvrira les festivités avec ses diverses reprises, suivi de la jeune formation neuchâteloise Walldown. Elle délivrera «la fraîcheur décomplexée d’un rock’n’roll festif et redoutable», promettent les organisateurs. En tête d’affiche du vendredi figurent les Italiennes de Motörqueens, qui joueront des morceaux du groupe Motörhead. Samedi, la soirée débutera avec The Basement Toads. «Des jeunes Gruériens déjà bien pros qui viennent de sortir un CD, relève Pierre Spozio. J’aime bien leur univers et sur scène, ils font tout un show.» Suivra le trio Les Violettes Noires qui fera la part belle au rock français, en puisant dans les influences de Noir Désir ou Téléphone. Les AC/DChick, déjà venus en 2018, ponctueront le festival. Programme détaillé sur www.lecaravanetour.com.EF

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Pierrot, l’éternel rockeur qui fait vibrer Le Châtelard

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