A Romont, l’ultime séance de la législature du Conseil général s’est conclut par un coup d’éclat et des applaudissements. Auparavant, l’Exécutif avait pu présenter des comptes 2020 largement bénéficiaires.

VALENTIN CASTELLA

ROMONT. La législature 2016- 2021 ne pouvait pas se terminer autrement que par un dernier coup d’éclat. Jeudi soir, à quelques minutes du terme de l’ultime séance du Conseil général, le vice-syndic Jean-Denis Cornu a informé les élus qu’il avait démissionné du PLR la semaine dernière.

Celui qui a repris les commandes de la commune en mars 2020, à la suite de l’exclusion du syndic Dominique Butty, a justifié cette décision dans un discours engagé: «L’insistance parfois virulente dans la presse et sur les réseaux sociaux de propos tenus à l’encontre des autorités et des membres de l’administration sont inacceptables. Je ne peux pas partager cette manière de faire de la politique et être en adéquation avec mon parti. Pour ces raisons, j’ai démissionné du PLR. Je regrette profondément d’en être arrivé là.»

S’il ne l’a pas explicitement dit, tout le monde aura compris que ce message était en grande partie adressé à Jean-Claude Cornu, membre du PLR, probable futur syndic de Romont et très actif sur les réseaux sociaux avant et durant la campagne.

Ce discours a été applaudi par la plupart des membres de l’Exécutif et du Conseil général. Certains d’entre eux n’ont d’ailleurs pas manqué l’occasion de rendre hommage à Jean-Denis Cornu. A l’image du conseiller communal Christian Perrier, qui quitte également son poste: «Jusqu’au 2 mars 2020, le bateau avançait sans capitaine. Un esprit d’équipe s’est formé grâce à ton calme, ta finesse et ton engagement sans faille.»

Dernier compte à régler

L’ensemble de l’assistance semblait unanime: en 2020, l’Exécutif a réalisé du bon travail. Ce qui a permis à cette dernière séance de se dérouler dans une atmosphère sereine. Certains sourires et signes de complicité ont même été remarqués. Bien loin de l’ambiance morose des séances précédentes.

Jean-Denis Cornu le reconnaît: «Dès le départ, la cohabitation au sein du Conseil communal s’est avérée difficile. Au terme de l’enquête administrative, aucun conseiller, à l’exception de Dominique Butty, ne s’était vu infliger un avertissement. Avec un membre de moins, l’Exécutif a retrouvé sa sérénité.»

Après Jean-Claude Cornu, le vice-syndic a donc réglé un dernier compte, avec son ancien syndic cette fois-ci. De quoi partir «avec l’esprit libre et sans aigreur».

2,4 millions de bénéfice

Avant cela, Jean-Denis Cornu, responsable des finances, avait pu présenter un résultat comptable positif. L’exercice 2020 a bouclé sur un bénéfice de 2,4 millions de francs, après des amortissements supplémentaires de 244 500 francs. Soit un écart de 2,9 millions par rapport au budget.

Dû en grande partie à des rentrées fiscales imprévues (+2,7 millions par rapport au budget), cet écart a fait réagir certains partis. Le PDC-Le Centre a demandé une plus grande précision à l’avenir, alors que le PS a jugé qu’une partie de cet excédent de produits aurait pu être investie pour la jeunesse, les clubs et les associations de la ville. Le total des charges se monte à 25,9 millions. A noter qu’une «réserve Covid» de 450 000 francs a été créée pour assurer le manque à gagner et les dépenses du Réseau santé de la Glâne et d’Epicentre.

D’autres montants ont fait réagir les élus. Notamment ceux concernant les charges liées (4,7 millions pour le canton et 6,5 millions destinés au district). Plusieurs partis ont invité les membres de l’Exécutif, délégués auprès des associations de communes, à s’y montrer attentifs aux dépenses.

Au niveau des investissements, Romont a injecté une somme de 5,2 millions en 2020. Cet exercice a notamment permis la réalisation du parking du Bicubic, la mise en place de l’éclairage des monuments historiques et la fin des travaux du centre sportif de Bossens. «Entre 2016 et 2021, un total de 25 millions a été investi, a souligné Jean-Denis Cornu. Ce qui n’a jamais été réalisé durant les dernières décennies.» ■

La taxe au poids refusée

Un objet a suscité le débat jeudi: une demande de crédit de 50 000 francs pour un mandat d’étude en vue d’analyser le passage à la taxe au poids. Si la gauche s’est montrée favorable à cette idée, la droite a fait pencher la balance en faveur du rejet de l’objet. Selon le PLR, le système actuel est simple et peu coûteux. L’UDC affirme qu’il n’y a aucune urgence. L’objet a finalement été refusé (35 non, 9 oui et 2 abstentions). L’unanimité a, par contre, été de mise concernant le remplacement d’un véhicule de commandement (73 000 francs), l’achat d’un véhicule édilitaire (150 000 francs) et la modification des statuts du Service de logopédie, psychologie, psychomotricité Glâne-Veveyse.

Enfin, la page de cette législature ne pouvait pas se tourner sans un point sur la future école En Bouley. Le conseiller communal Didier Demierre a informé que la convention pour le mandat d’étude parallèle avait été signée par la commune et le centre de gymnastique. La suite des opérations attendra quelques jours. En effet, l’Exécutif a décidé d’attendre le changement de législature. «Le dossier sera présenté le 28 avril, afin d’éviter aux nouveaux venus de se retrouver devant le fait accompli, comme il y a cinq ans avec Zelda.» VAC

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