Mercredi soir, les trois quarts des citoyens de Crésuz présents à l’assemblée communale ont refusé un crédit de 5,92 millions pour La Chaumine. Un groupe de travail s’est déjà réuni à deux reprises et planche sur une nouvelle mouture «à un prix nettement inférieur».

CHRISTOPHE DUTOIT

CRÉSUZ. «On ne saurait faire boire un âne s’il n’a pas soif.» Mercredi soir, les 132 citoyens qui ont assisté à l’assemblée communale de Crésuz, – soit 32% du corps électoral (!) – ont eu le loisir de méditer cet adage populaire. Trois ans après avoir accepté, à trois voix près, un premier crédit de 5,92 millions pour le projet de salle polyvalente à La Chaumine, plusieurs mois après le rejet des recours par le Tribunal fédéral, puis la réception du permis de construire et la levée de toutes les oppositions, une large majorité (100 non, 29 oui et trois abstentions, soit plus de 75%) a refusé ce même crédit, soumis une seconde fois au vote par le Conseil communal (La Gruyère du 23 avril).

Après une rapide présentation des frais déjà engendrés, qui se montent à 660 000 francs, le syndic Philippe Baeriswyl a demandé à l’assemblée de reconsidérer ce premier vote. Ce qu’elle a accepté, à bulletins secrets, par 92 oui contre 38 non. Après une longue diatribe de l’ancienne conseillère communale Véronique Progin, qui a évoqué des mots forts de sens comme «hypocrisie, manipulation, tristesse ou scandale», une passe d’armes virulente a opposé l’actuel syndic et son prédécesseur Nicolas Roschi à propos du montant alloué – ou non, c’est selon – à la part du chauffage à distance…

Pas de nouveau préavis

Hormis cette anicroche, une poignée de questions de détail ont émaillé le débat. Seul le président de la commission financière Alain Philipona a mis le doigt sur un point essentiel: il a demandé que le crédit de 5,92 mio soit réévalué à la lumière des surcoûts que connaît actuellement le monde de la construction, de l’ordre de 20% de l’avis général.

Philippe Baeriswyl a rétorqué qu’un nouveau préavis de la commission financière n’était pas nécessaire et que, le cas échéant, des demandes de crédits complémentaires seraient proposées. Des arguments qui ont sans doute pesé sur le vote final, toujours à bulletins secrets.

Au terme de l’assemblée, Philippe Baeriswyl avouait sa satisfaction: «Ce vote a le mérite de clarifier la situation, grâce à la forte participation. Ce soir, il n’y a ni vainqueur ni vaincu et j’espère que les rancœurs seront mises de côté pour travailler ensemble sur un nouveau projet.»

A ses yeux, une part des montants déjà engagés – entre 150 000 fr. et 180 000 fr. – pourrait être réutilisée. «Nous avons pris de l’avance et le groupe de travail s’est déjà réuni à deux reprises, évoque-t-il. Nous espérons arriver avec des idées d’affectation d’ici une année, avec un investissement nettement inférieur. J’ai l’espoir de présenter le nouveau projet d’ici la seconde partie de la législature.»

Joint vendredi matin, l’ancien syndic Nicolas Roschi s’est dit «inquiet pour l’ambiance dans le village à la suite de cette assemblée». Et de rappeler que «le projet de La Chaumine est né d’un sondage participatif lors duquel la population s’était exprimée. Aujourd’hui, une majorité des citoyens s’est repositionnée. De mon côté, la page est tournée et je serai content s’il y a une suite. Encore faut-il voir si l’on obtiendra une réelle économie en redimensionnant le projet.» ■

Bénéfice de 750 000 francs

En marge de la question de La Chaumine, les citoyens de Crésuz ont accepté les comptes de fonctionnement 2021 qui affichent un bénéfice de 750 000 fr. en partie dû à la diminution de réserves pour la péréquation financière, qui se montent encore à 2,8 mio. Le total des charges s’élève à 4,38 mio. Quant au compte des investissements, il se monte à 384 000 fr.

L’assemblée a accepté deux nouveaux crédits, pour un collecteur d’eau (60 000 fr. financés par la trésorerie) et la moitié de la construction d’un pont couvert sur le ruisseau de la Maladère (également 60 000 fr. financés par la trésorerie), à part égale avec Châtelsur-Montsalvens. Ce point avait été refusé une première fois par l’assemblée en décembre 2021, à une voix près, avant l’annonce d’une subvention de 40 000 fr. du Fonds Mobilière.

Enfin, les citoyens ont accepté les statuts du Secours Sud Fribourgeois, ainsi que la modification du règlement sur les émoluments. Dans les divers, la commune a annoncé sa volonté de maintenir l’actuel bus scolaire, voire de prolonger la prise en charge des enfants sur le haut du village. CD

Réseaux

Actualités

Médias

Services

La Gruyère

Actualités

Médias

Services

La Gruyère

Acceptée en 2019, abandonnée en 2022

Vous voulez en savoir plus ?

Les bonnes raisons de s'abonner

Dans la même rubrique

Dans la même rubrique

Dans la même rubrique

Dans la même rubrique

Dans la même rubrique

Dans la même rubrique

Derniers articles

Derniers articles

Derniers articles

Derniers articles

Derniers articles

Derniers articles