Absent l’année passée, le Marché de Noël de Bulle est de retour à la Grand-Rue.

Quelque 94 exposants se réjouissent d’investir leur chalet et de renouer avec la clientèle.

Son organisatrice Valérie Schmutz ne boude pas sa joie, mais redoute de nouvelles restrictions sanitaires.

ÉLODIE FESSLER

ÉVÉNEMENT. L’an passé, la Grand-Rue de Bulle était dépourvue de son traditionnel Marché de Noël comme toutes les villes du pays. Du 1er au 5 décembre prochain, en revanche, quelque 94 chalets investiront les lieux. Assortiment de vin, nourritures diverses, bijoux, bibelots et produits artisanaux seront proposés aux visiteurs.

Les exposants se réjouissent de renouer avec l’événement. A l’image de Vanina Murith, à la tête de la Petite fabrique à Broc, magasin de produits cosmétiques naturels et artisanaux. «Ce sera ma quatrième participation, je suis très impatiente. Echanger avec les clients locaux et baigner dans cette ambiance chaleureuse et festive ont vraiment manqué l’an passé.»

Sans certificat

Valérie Schmutz, présidente de l’association organisatrice est formelle: «Tous, nouveaux ou habitués étaient pressés de s’inscrire. En à peine une semaine, nous avons reçu bien plus de demandes que d’emplacements disponibles.» Les chalets seront placés de chaque côté de la Grand-Rue, ouverte en alternance côté trottoir et côté route. «De quoi disposer de trois axes de passage et permettre aux gens de bien circuler», ajoute-t-elle.

Les commerçants de la rue ne seront pas en reste, puisqu’ils pourront exceptionnellement ouvrir leurs magasins jusqu’à 21 h, ainsi que de 10 h à 18 h le dimanche 5 décembre. Il n’y aura pas besoin de montrer patte blanche et de porter un masque pour accéder au marché. Toutefois, la traditionnelle cantine sur la place du Tilleul et les animations ne sont pas au programme.

Valérie Schmutz regrette l’impossibilité de mettre à disposition des tables et des chaises. «C’est dommage, nous avions prévu un coin convivial avec notamment des tables de bûcheron.Comment feront les familles dont les enfants voudront déguster une crêpe et les parents boire un verre? Debout et sans support, ce n’est pas possible.»

Préfecture formelle

L’organisatrice a bien tenté de négocier avec la préfecture, mais cette dernière est formelle: il faut appliquer les règles en vigueur. Une manifestation à l’extérieur sans certificat Covid ne peut accueillir que 500 personnes au maximum. Chose irréalisable pour un tel événement, indique le préfet Patrice Borcard. «Et instaurer un passe Covid ne l’est pas non plus. Fermer la Grand-Rue de manière hermétique est impossible.» Il s’agit alors ici d’un marché commercial, «tel que celui qui a lieu sur la place du Marché chaque jeudi. C’était l’unique possibilité.»

Les exposants peuvent toutefois proposer des dégustations et ventes à l’emporter. «A condition qu’ils gèrent le flux de personnes devant leur stand», ajoute le préfet.

Ces restrictions ont refroidi certains restaurateurs de la Grand-Rue qui avaient prévu de tenir un chalet. Olivier Perler, à la tête du bar-restaurant Le 43 et l’un des trois associés propriétaires du Tonnelier a décidé de ne pas investir les deux cabanons qu’il avait réservés. «Si les gens ne peuvent pas s’attabler ou poser leurs verres, je ne vois pas l’intérêt. Autant qu’ils aillent à l’intérieur des établissements.»

Ce dernier n’est également pas optimiste quant à de nouvelles mesures sanitaires qui pourraient être annoncées prochainement. «Tout le monde me parle de cette éventualité, glisse Valérie Schmutz. Quand je vois que, en Allemagne, de nombreux marchés sont annulés à cause de l’augmentation des cas, cela me donne des frissons. Mais j’essaie de rester positive et de me dire que le marché aura bien lieu. Economiquement, les exposants comptent beaucoup sur ce genre d’événement. Et puis, nous avons tous besoin de légèreté et de moments conviviaux en cette période compliquée.» ■

Bulle, Grand-Rue, du mercredi 1er au vendredi 3 décembre 12 h à 21 h, samedi 4 décembre 10 h à 21 h, dimanche 5 décembre 10 h à 18 h.

Une épée de Damoclès sur les marchés

Les marchés de Noël font leur grand retour en Suisse après une année d’absence. A l’image de ceux de Lausanne et de Montreux. Si les règles diffèrent selon les cantons, absolument tous les marchés ont dû mettre en place des mesures spécifiques pour lutter contre la transmission du virus. La pandémie, épée de Damoclès, continue toutefois d’inquiéter exposants, organisateurs et visiteurs.

Gruyères a également prévu son traditionnel marché de Noël les 10, 11, 12, 17, 18 et 19 décembre prochain. Le public n’aura pas besoin de présenter un certificat Covid ni de porter un masque. Mais Aline Esseiva, directrice adjointe de La Gruyère tourisme, redoute également des nouvelles restrictions. «Si la préfecture nous demande de rendre le port du masque obligatoire, nous maintiendrons le marché.

En revanche, en cas d’obligation du certificat, nous devrons annuler.» Boucler la cité comtale n’est en effet pas envisageable techniquement, indique-t-elle. A Bulle, la 30e édition du Marché de Noël des artisans est prévue dans la cour du château de Bulle du 16 au 19 décembre. Véronique Meyer-Clément, l’une des organisatrices de l’événement, est aussi aux aguets. «Comme tout le monde, nous sommes sur la corde raide. Tout peut changer en quelques jours.» Les organisateurs doivent, comme depuis le début de cette pandémie, se préparer à tous les scénarios. EF

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