La préfecture a été contactée en début de semaine par des habitants de Bellegarde. Ils ont dénoncé que plusieurs personnes ne portaient pas de masque lors de l’assemblée communale de lundi. Un recours devrait être déposé. Il pourrait annuler les décisions prises lundi.

VALENTIN CASTELLA

MESURES SANITAIRES. L’affaire pourrait durer un mois, voire davantage et elle pourrait même faire l’objet d’une enquête menée par la préfecture. Son origine remonte à lundi dernier, jour d’assemblée communale à Bellegarde. Ce soir-là, plusieurs points figuraient à l’ordre du jour. Tous ont été acceptés à l’unanimité (lire ci-dessous). Pas de problème donc pour le syndic, qui a pourtant reçu mercredi une lettre provenant de la préfecture. «Des citoyens nous ont contactés par téléphone et par e-mail pour nous signaler que plusieurs personnes ne portaient pas de masque lors de l’assemblée», explique le préfet Patrice Borcard. La règle était pourtant claire. Les participants avaient l’obligation d’en porter un.

Des votes annulés?

Mercredi toujours, Patrice Borcard a été informé que des citoyens devraient déposer un recours ces prochains jours au château. «Par crainte du virus, ils n’ont pas pu prendre part à l’assemblée, car certains n’étaient pas masqués.»

Dès la réception de ce courrier, la préfecture lancera une procédure d’instruction. Les recourants, les représentants de la commune et différents services du canton pourraient être entendus avant qu’une décision ne soit prise. «Elle ne devrait pas tomber avant un ou deux mois. Si, au terme de l’enquête, il apparaît clairement que des citoyens n’ont pas pu participer à l’assemblée en raison du non-respect du plan sanitaire, les décisions prises lundi soir seraient annulées.»

Face à cette situation, le syndic Jochen Mooser joue la transparence. «Quelques-uns n’ont pas porté le masque durant l’ensemble de la séance. Certains l’ont enlevé, d’autres ont oublié de le remettre après avoir pris la parole. Pourtant, à l’entrée, tous les participants le portaient et j’avais encore rappelé les règles en début d’assemblée.»

Plus problématique, quelques membres du Conseil communal ont fait partie des mauvais élèves. «Ils m’ont indiqué bénéficier d’une attestation médicale», répond le syndic. La question sera évidemment posée si une procédure venait à s’ouvrir.
Ces prochains jours, la commune devra se déterminer sur la base des critiques émises par des citoyens. Elle expliquera pourquoi ses représentants n’ont pas remis à l’ordre ceux qui n’appliquaient pas les règles. Car le préfet le confirme: «Ce sont bien les membres du Conseil communal qui doivent faire respecter le plan sanitaire.»

Jochen Mooser soupire: «Le plus étrange dans cette histoire, c’est qu’aucune remarque n’a été formulée à propos des masques durant l’assemblée. Personne n’a parlé de ce sujet.»

Un thème qui semble délicat à aborder dans le village. Ses habitants ont d’ailleurs largement dit nein le 28 novembre aux modifications de la Loi Covid-19 (62%). Il s’agit du score le plus net du district de la Gruyère.

«Après le résultat au niveau national, je pensais que le débat serait clos et que les gens comprendraient qu’ils devaient s’y résoudre, explique le syndic. Mais parfois, les arguments ne servent à rien. L’ambiance dans la commune n’est toutefois pas différente. Comme dans beaucoup d’endroits ou au sein de nombreuses familles du pays, des avis différents cohabitent.»

Mesures sanitaires toujours: la police a effectué la semaine dernière un contrôle dans plusieurs établissements publics de la commune de Bellegarde. Une action qui a valu un avertissement à Roger Schuwey, propriétaire de l’Hôtel zur Hochmatt, à La Villette. «Nous n’avons pas fait tout juste, car nous n’avions pas contrôlé le passe de certaines personnes», admet le Gruérien. ■

Plusieurs investissements

Lundi, lors de l’assemblée communale, 29 personnes ont approuvé le budget de fonctionnement. Un déficit de 91 800 francs a été présenté. Le total des charges se monte à 4,1 millions de francs. Les citoyens ont également accepté plusieurs investissements. Ils concernent la rénovation du dernier tronçon d’une route de montagne (10 000 francs), des travaux nécessaires à la suite de dégâts causés par les intempéries en 2020 et 2021 (700 000 francs), la révision du Plan d’aménagement local (80 000 francs) et la rénovation d’une propriété communale située dans un alpage (54 000 francs). VAC

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