Les citoyens de la commune de Gruyères ont accepté plusieurs gros investissements afin d’aménager le centre de Pringy, lundi soir lors de l’assemblée communale.

ÉLODIE FESSLER

GRUYÈRES. Plusieurs investissements importants pour le futur de Gruyères ont été soumis à l’assemblée communale lundi. Le remodelage du centre de Pringy a constitué le sujet principal de la soirée. Il comprend la Maison du Gruyère, l’EMS du Réseau santé de la Gruyère (RSSG), la gare ferroviaire et routière, ainsi que le bâtiment communal (La Gruyère du 28 octobre).

Les 62 citoyens présents ont accepté l’achat du terrain Cremo de 11 346 m2 sis entre la Pinte des Vernes et la voie de chemin de fer à Pringy, à hauteur de 2,8 millions. Pour rappel, l’Exécutif et Cremo SA avaient réalisé une promesse d’échange immobilier pour ce terrain et une parcelle de 11 400 m2 sur la zone artisanale en Trême, à Epagny (La Gruyère du 17 septembre 2020).

La nouvelle direction et le nouveau conseil d’administration de Cremo SA ont finalement décidé de procéder à une vente simple de la parcelle, explique le syndic Jean-Pierre Doutaz. «Leur nouvelle stratégie d’entreprise a été revue. Leurs objectifs consistent à développer leurs activités en priorité sur les sites existants.»

Le Conseil communal n’est pas gêné par ce changement. «C’est une meilleure affaire, dans la mesure où nous sommes libres avec les terrains en zone d’activité d’Epagny. Des projets s’esquissent d’ailleurs déjà. Mais tout ceci viendra lors d’une prochaine assemblée.»

Déjà en zone touristique dans l’ancien Plan d’aménagement local (PAL), la surface deviendra zone centre avec une grande partie d’intérêt général dans le nouveau PAL. Ce dernier est en phase finale d’approbation auprès des services de l’Etat. La zone intégrera le nouvel EMS et le futur bâtiment communal.

Le financement sera effectué par la trésorerie, puis par les ventes. «Il restera un peu plus de 4000 m2 de terrain à construire et à commercialiser», précise le syndic. La commune entend vendre au prix du marché. Le terrain d’environ 5400 m2 destiné au RSSG devrait lui rapporter au minimum 1,42 million. La vente est prévue fin 2022.

Crédit à 2,8 millions

L’assemblée a aussi accepté un crédit cadre pour financer les infrastructures du centre de Pringy, dont le périmètre avoisine les 29 000 m2. Ce dernier fait l’objet d’un Plan d’aménagement de détail (PAD) mis à l’enquête. Deux oppositions sont en cours de traitement.

Travaillé en parallèle, le Plan d’équipement de détail (PED) est pratiquement prêt à une mise à l’enquête. «Tout comme le projet de la Maison du Gruyère, sitôt que le PAD sera déposé à Fribourg», précise Jean-Pierre Doutaz.

Le dossier final de l’accès routier, notamment par un passage inférieur, a été déposé en demande préalable dans les services de l’Etat. L’assemblée a ainsi accepté par 54 oui (1 non, 7 abstentions) un crédit de 2,8 millions pour les travaux relatifs au PED gare et Maison du Gruyère.

Quatre autres investissements ont passé la rampe: la réfection du chemin d’accès au chalet du Haut de la Joux (200 000 fr. dont 65% subventionnés), le remplacement d’une conduite d’eau potable (110 000 fr.), la réfection de la toiture du Mongeron d’Enhaut (60 000 fr.) et un crédit additionnel pour rénover la façade de l’Hôtel de Ville de Gruyères (55 000 fr.).

Approuvé, le budget de fonctionnement affiche un bénéfice de 225 775 francs, pour des charges de 11 millions.

Jean-Pierre Doutaz a été félicité en fin de soirée pour sa récente nomination à la présidence du Grand Conseil. Une fête lui sera consacrée en mai prochain.■

Débat émotionnel sur la police

Bien qu’accepté (44 oui, 6 non, 12 abstentions), l’avant-dernier point du tractanda de l’assemblée communale a suscité de nombreuses réactions. L’Exécutif proposait de modifier des articles du règlement général de police, laissant la possibilité de mandater une société externe pour effectuer les missions des agents locaux.

Pourquoi envisager cette solution? Le conseiller communal chargé de la police Frédéric Bussard a listé les soucis rencontrés: effectif insuffisant, affluence en hausse des touristes et cahier des charges variable. «Nous avons envisagé cette solution pertinente, plus flexible, économiquement intéressante, assurant un effectif variable, et pouvant se calquer sur les besoins de la situation.» Autre avantage, alléger une partie des charges administratives. L’élu cite Broc en exemple, qui fait déjà usage d’une société privée.

Perte de l’ancrage

«Quelle est la position du Conseil communal par rapport aux quatre employés du service de police?» a demandé un citoyen. «Nous pouvons discuter avec chacun d’entre eux des possibilités que nous pourrions leur offrir dans la commune», a répondu Frédéric Bussard. Ce dernier a précisé que deux des quatre agents sont retraités.

Présent dans la salle, un des auxiliaires de police qui gèrent les parkings a demandé quel sort leur était réservé. «Nous n’avons encore rien envisagé. Les auxiliaires sont une maind’œuvre très appréciée et ils peuvent accomplir des missions que le service externe ne pourrait pas.»

L’élu indique que le système de police coûte chaque année 188 000 francs et 210 000 francs en comptant les auxiliaires. Mandater une société privée permettrait d’économiser environ 40 000 francs. Une réponse qui surprend une citoyenne. «Comment paient-ils leurs gens?»

Une autre personne a fait part de sa crainte. «Les policiers actuels connaissent les habitants. Il ne faut pas négliger la perte de l’ancrage avec la population.» Le syndic Jean-Pierre Doutaz a rappelé qu’aucune décision n’avait encore été prise. EF

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