Alors que le Parc hôtel annonce sa fermeture, son directeur Raymond Surchat quitte la présidence de l’Association fribourgeoise des hôteliers. La directrice de l’Ibis Bulle, Sophie Rouvenaz, prend sa succession.

XAVIER SCHALLER

PRINGY. L’assemblée de l’Assocation fribourgeoise des hôteliers (AFH) a élu Sophie Rouvenaz à sa présidence, hier à la Maison du gruyère de Pringy. La directrice de l’hôtel Ibis Bulle remplace Raymond Surchat, directeur du Parc Hôtel à Fribourg, un établissement dont la fermeture a été annoncée hier (lire encadré). Interview de la nouvelle présidente, une Gruérienne pur sucre de 45 ans.

Sophie Rouvenaz, quel est votre parcours?

Je suis née à Riaz, j’ai fait toutes mes classes à Bulle. Comme job d’été, je travaillais à Gruyères, dans divers établissements… Comme cela m’a plu, j’ai étudié ensuite à l’Ecole hôtelière à Lausanne, avant de travailler douze ans pour le groupe Accor, au siège suisse. Assistante du directeur, j’ai participé à une quinzaine d’ouvertures d’hôtels. Dont l’Ibis Fribourg en 2004, que j’ai tenu quatre ans, avant de lancer l’Ibis Bulle en franchise – j’en avais marre de travailler pour les autres et j’avais cette idée depuis longtemps, puisque j’ai toujours habité à Bulle. Nous avons ouvert en 2011.

Quand êtes-vous entrée au comité de l’AFH?

J’en suis membre depuis 2004 et au comité depuis 2009. Je suis devenu vice-présidente quand Raymond Surchat a été élu, il y a cinq ans. Ces deux derniers mois, j’étais déjà présidente ad interim.

Avez-vous hésité à accepter le poste?

Non. Comme présidente ou vice-présidente, j’aurais continué à travailler de la même manière, en mettant en avant les collaborations. Je fais aussi partie de la Bénichon de Fribourg et je suis secrétaire de Gastro Gruyère Veveyse. C’est surtout au niveau politique, au niveau des organes faîtiers et avec les partenaires que cela demandera un engagement plus important.

Le directeur de l’hôtel La Belle Croix à Romont était aussi candidat pour la présidence. Cela vous a-t-il ennuyée?

Avoir un candidat volontaire prouve notre cohésion. C’est plutôt bon signe et je remercie Bernard Charrière de s’être mis à disposition.

Comment réagissez-vous à la fermeture du Parc Hôtel et au fait que le directeur dit que c’est la moins mauvaise période pour faire cette annonce?

Cela permet au moins aux hôtels existants de continuer à perdurer. Actuellement, malgré le fait que les deux plus gros établissements soient fermés (n.d.l.r.: le NH et ses 122 chambres sont en rénovation), nos hôtels sont très loin d’être pleins.

Alors bien sûr, il manque des chambres, mais seulement dix ou quinze jours par année. Bien sûr, il faut de l’offre pour répondre à la demande: personne ne voudra organiser un congrès ou les championnats du monde de hockey à Fribourg s’il n’y a plus que cent chambres à offrir sur l’ensemble de la ville. Mais il faut être sûr d’avoir une demande en retour.

Dans son allocution, le président du Grand Conseil Jean-Pierre Doutaz a parlé de fin de crise. On peut y croire?

Il a quand même mis en exergue la situation géopolitique, qui n’est pas réjouissante, ainsi que les taux des infections Covid à nouveau à la hausse. Donc optimisme avec prudence et envie d’y croire. J’aime aussi voir toujours le verre à moitié plein. Dire qu’on fait deux fois plus de nuitées qu’en 2020, même si c’est toujours la moitié de l’année 2019. ■

Le Parc Hôtel bientôt fermé et déjà vendu

La société Au Parc Hôtel SA fermera ses portes le 11 avril. «Le fait que des chambres disparaissent justement aujourd’hui est probablement le moment le moins défavorable», estime le directeur Raymond Surchat. Ces 71 chambres 4 étoiles ne manqueront pas de sitôt en ville de Fribourg, puisque, selon lui, le tourisme d’affaires ne retrouvera sans doute pas la situation pré-Covid à court ou même moyen terme.

Le complexe immobilier a déjà été vendu, pour le 1er mai 2022, à Patrimonium Fondation de placement. Selon son communiqué, cette société «s’adresse aux institutions de prévoyance professionnelle exonérées d’impôts domiciliées en Suisse». Elle gère un portefeuille immobilier d’environ 1,2 milliard de francs et compte plus de 150 caisses de pension suisses parmi ses investisseurs. Le projet est d’y installer, à l’horizon 2025, «des surfaces résidentielles, des appartements meublés, des commerces, des cabinets médicaux, des appartements pour seniors et éventuellement des surfaces hôtelières.» En précisant que les détails de ce projet mixte restent à définir.

Les conditions de vente sont confidentielles et Patrimonium recherche des solutions transitoires pour les surfaces de l’hôtel laissées vacantes. XS

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