Le Conseil général de Val-de-Charmey a validé, bon gré mal gré, un crédit devant permettre la réalisation de vestiaires pour personnes en situation de handicap au Centre de sports et loisirs. C’est que la santé financière de ce dernier préoccupe.

FRANÇOIS PHARISA

VAL-DE-CHARMEY. Le Centre de sports et loisirs (CSL) a été au cœur des discussions du Conseil général, mardi à Charmey. Les membres du Législatif ont certes approuvé (18 oui, 4 non, 6 abstentions) un crédit de 235 000 francs destiné à l’aménagement d’un vestiaire pour personnes en situation de handicap. Mais non sans avoir fait part de leurs inquiétudes pour l’avenir du CSL.

Dans sa présentation initiale, Benjamin Brülhart a affirmé que ce vestiaire devait permettre aux personnes à mobilité réduite de disposer d’un espace adéquat et contribuer à la mise en conformité du CSL avec la Loi sur l’égalité. «Nous pourrions bien sûr attendre de rénover tout le Centre, mais ce vestiaire n’empêchera de toute façon pas de futurs travaux et n’engendrera pas de coûts supplémentaires», a assuré le conseiller communal en charge du CSL, se disant favorable à «une rénovation par petits pas», permettant ainsi à la piscine de rester ouverte.

Ce n’était pas l’avis de la commission financière, qui a préavisé négativement ce crédit d’investissement. Son président, Cédric Yerly, s’est expliqué: «Compte tenu des autres investissements planifiés et qui devront obligatoirement être réalisés ces prochaines années sur ce bâtiment, la commission financière doute que ce projet s’inscrive dans un concept budgétaire global optimisé. Il présente dès lors le risque d’un surcoût quand il s’agira d’ouvrir un chantier pour traiter l’ensemble de l’enveloppe du bâtiment.» Un bâtiment vieux de cinquante ans.

Améliorer la rentabilité

Après une interruption de séance demandée par Jean-Claude Kolly (Le Centre), les divers groupes y sont allés de leurs commentaires. Tous ont apporté leur soutien à la volonté de la commune d’offrir de meilleures structures d’accueil pour les personnes à mobilité réduite. Mais ils se sont aussi dits préoccupés par la rentabilité du CSL.

«Une nouvelle piscine s’est faite à Romont. Un nouveau centre régional est prévu en Gruyère. On parle de 14 000 écoliers fréquentant chaque année le CSL, mais est-ce qu’ils monteront encore à Charmey demain?» s’est interrogé, entre autres, Benoît Broch (plr). Son groupe et celui du Centre souhaitent approfondir la réflexion. Ils ont déposé un postulat en ce sens. «Nous demandons d’étudier des pistes pour augmenter le chiffre d’affaires et améliorer la rentabilité du CSL. Au vu de l’état comptable actuel, nous ne pouvons décemment pas continuer à y effectuer des investissements lourds», a résumé Mathieu Fehlmann (plr) au nom des deux groupes.

Dans son préavis du budget de fonctionnement, le président de la commission financière a par ailleurs précisé à ce propos: «Avec un total de charges de 1,3 million pour des revenus de 800 000 francs, le résultat du CSL laisse entrevoir une perte avoisinant 500 000 francs. Le déficit d’exploitation dépasse même 700 000 francs, en tenant compte de la participation de l’AISG. L’Exécutif doit se saisir de cette question sans délai.»

En fin de séance, le syndic, Gonzague Charrière, a assuré que le Conseil communal était conscient qu’il était «indispensable d’optimiser la gestion financière du CSL».

Deuxième crédit soumis au vote mardi, l’achat d’une balayeuse pour le Service technique et de l’édilité (165 000 fr.) a, lui aussi, été accepté. De même que le budget 2022 d’investissement et celui de fonctionnement. Ce dernier table sur un déficit de 271000 francs pour un total de charges de 17,65 millions.

Enfin, notons que la modification des statuts de la Corporation forestière Jogne-Javroz, ainsi que les nouve aux statuts du RSSG ont été validés. ■

L’école manque de place

L’école de Val-de-Charmey a beau n’avoir été inaugurée qu’en 2018, la place commence déjà à manquer. Quelque 240 élèves y sont répartis dans neuf classes primaires et trois enfantines. A la rentrée scolaire d’août prochain, une quatrième classe enfantine devra encore être aménagée dans la salle des combles du bâtiment qui abrite les classes primaires. Mais cela ne suffira toujours pas pour répondre aux besoins dans les années à venir. «Selon les projections, d’ici 2025, les effectifs pourraient passer d’environ 240 à près de 290 élèves, ce qui nécessiterait l’ouverture de plusieurs nouvelles classes», a relevé, en fin de séance mardi soir, Anne-Blanche Dias, responsable des écoles au Conseil communal. Dès lors, un crédit d’un million de francs pour l’achat de pavillons scolaires provisoires devrait être soumis au vote du Législatif ce printemps. La commune a également constitué un groupe de travail, composé de plusieurs membres de l’Exécutif, chargé d’étudier les possibilités qu’offre le bâtiment communal du Petit Plan, au pied de l’église. «Le but est d’analyser la faisabilité d’y aménager des classes supplémentaires ainsi que l’accueil extrascolaire», a précisé le syndic Gonzague Charrière. Un crédit d’étude de 40 000 francs figure pour ce faire au budget.

Début de réflexion pour un parking souterrain

Toujours dans les divers, le syndic a indiqué qu’un parking d’appoint serait mis en place ces prochains jours à proximité de la Raiffeisen pour faire face à l’afflux de monde dans la station les jours de beau temps cet hiver. Avant la construction, à terme, d’un parking souterrain «qui prendrait lieu et place du parking actuel des Bains»? Gonzague Charrière l’a laissé entendre, soulignant toutefois que «ce projet était encore dans les limbes». FP

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Le Centre de sports et loisirs inquiète le Conseil général

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