Le député du Centre Jean-Pierre Doutaz invite le Gouvernement à se pencher sur «les dysfonctionnements récurrents» à l’Hôpital de Marsens.

MARSENS. «Je constate que, depuis des décennies, les instances dirigeantes de cet hôpital réagissent aux problèmes et dysfonctionnements de ce dernier, plus qu’elles n’agissent en amont pour les éviter. Cette dynamique doit maintenant cesser. En qualité de députés, nous sommes, tous partis confondus, responsables de cet hôpital public – financé par les impôts et les cotisations d’assurance maladie de nos concitoyens – au même titre que nous le sommes d’autres hôpitaux du canton.»

Jean-Pierre Doutaz, député du Centre, réagit aux turbulences qui ont secoué ce printemps le Réseau fribourgeois de santé mentale (RFSM) et plus particulièrement l’Hôpital psychiatrique de Marsens (La Gruyère des 6 mars et 12 juin). Une collaboratrice avait porté plainte pour harcèlement à l’encontre d’un ancien médecin directeur, lequel a depuis quitté l’établissement.

Or, cette affaire n’est pas la première à éclater à l’Hôpital de Marsens, rappelle le député gruérien, également syndic de Gruyères. En 2015, plusieurs articles de presse avaient fait état de difficultés rencontrées par les soignants depuis plusieurs années. Et en 2002 déjà, l’hôpital avait connu «une sévère crise institutionnelle, qui verra les départs du médecin-chef puis du directeur administratif».

Dès lors, «afin de restaurer la confiance de la population et des soignants envers l’hôpital», Jean-Pierre Doutaz interpelle le Conseil d’Etat. Il lui demande si «un espace de libre parole existe réellement» pour le personnel et quel «espace de parole indépendant de l’institution est garanti aux patients et à leur famille».

Organiser trois sondages

Car jusque-là, affirme-t-il, «on est amené à constater qu’un verrouillage et un contrôle systématiques de toute critique et de toute information s’opèrent à l’Hôpital de Marsens, entretenant ainsi un climat de crainte auprès des collaborateurs». Le député gruérien demande également au Gouvernement s’il est opportun d’organiser trois sondages à l’intention du personnel, des patients et des familles, qui ont côtoyé l’institution entre 2015 et 2021. Ces sondages devraient être gérés, selon lui, par une autre Direction que celle de la Santé, «pour garantir toute impartialité» – la directrice de la Santé, Anne-Claude Demierre, étant aussi la présidente du conseil d’administration du RFSM. Jean-Pierre Doutaz questionne aussi la coordination entre les différents secteurs médicaux (jeunes, adultes, personnes âgées), tous dotés d’une direction propre, et la direction générale. «Quelles mesures ont été prises ou doivent encore être mises en œuvre pour éradiquer une fois pour toutes ces dysfonctionnements récurrents?» s’interroge-t-il enfin. FRANÇOIS PHARISA

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Le Conseil d’Etat interpellé sur l’hôpital

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