Le Mandat d’étude parallèle pour l’EMS et le bâtiment communal de Pringy a été présenté hier.

Subdivisé en quatre volumes et présentant des façades en bois, le home de 80 lits doit s’intégrer dans le nouveau centre du village.

Avant de penser à mettre à l’enquête, il faut attendre la votation populaire et la finalisation du PAL.

XAVIER SCHALLER

AMÉNAGEMENT. Le centre de Pringy va être totalement redessiné. Le Plan d’aménagement de détail (PAD) «gare et Maison du Gruyère» a donné le contour du visage que prendra ce quartier, le projet de la nouvelle Maison du Gruyère est connu. L’étude pour l’EMS et le bâtiment communal affine encore le trait. Le bureau lausannois Esposito + Javet architectes associés, lauréat du mandat d’étude parallèle (MEP), a présenté son projet hier.

Le concours a été lancé par le Réseau santé et social de la Gruyère (RSSG), en étroite collaboration avec la commune de Gruyères. «Vu la complexité du projet, le concours a pris la forme d’un MEP», indique Patrick Vallat, architecte coordinateur du projet EMS du RSSG. Pour rappel, la Maison du Gruyère va être totalement reconstruite. Une nouvelle gare ferroviaire est prévue, avec une plate-forme pour les bus, ainsi que des surfaces commerciales et des immeubles d’habitations. Tous ces éléments partageront un parking souterrain commun.

Mandat d’étude parallèle

«L’EMS et le bâtiment communal seront le cœur du quartier. Et ce quartier, à travers le PAL, deviendra le cœur de la commune de Gruyères, souligne le syndic Jean-Pierre Doutaz. Il est rapidement apparu, au vu de l’imbrication des différents projets des maîtres d’ouvrage, qu’une collaboration étroite était nécessaire. Notamment pour les infrastructures, telles que le réseau de chauffage à distance, les introductions et les dessertes.» Plus cher et plus long qu’un concours d’architecture, le MEP permet de parvenir à des projets mieux définis et de les modifier en cours de route. «C’était particulièrement utile ici, puisque nous sommes passés de 90 à 80 lits, vu l’exiguïté des parcelles, souligne Patrick Vallat. Nous avons aussi décidé de diminuer la hauteur à deux étages sur rez, pour ne pas faire de l’ombre à la Maison du Gruyère.»

D’autre part, la procédure n’étant pas anonyme, elle permet de choisir les bureaux avec lesquels on va travailler. «Esposito + Javet architectes associés ont une grande expérience des EMS, tant au niveau des réalisations que des concours.»

Vingt-cinq bureaux ont envoyé des dossiers, six ont été sélectionnés pour la première phase (indemnité de 12 000 francs) et trois ont continué en deuxième phase (46 000 francs). Ces six derniers projets sont exposés à la Maison du Gruyère jusqu’à la fin du week-end.

Une échelle villageoise

Le projet lauréat La bénichon a notamment séduit le collège d’experts par son principe de coulisse, accentué par décalage des faîtes. «Le PAD propose au nord-est des bâtiments de logements alignés sur la ligne de chemin de fer, rappelle l’architecte Anne-Catherine Javet. En subdivisant l’EMS en quatre volumes, nous restons dans la même échelle. L’aspect est ainsi davantage villageois qu’hospitalier, malgré la taille de l’établissement.» Dans ce quartier, la Maison du Gruyère doit rester l’élément exceptionnel et monumental.

L’entrée principale de l’EMS donne sur une place au nord. La salle polyvalente de 200 places, intégrée à l’EMS mais partagée avec la commune, ouvre aussi sur ce lieu. Elle pourra être exploitée indépendamment et divisée en trois espaces.

Les étages de l’EMS qui accueillent les chambres sont divisés en unités de vingt, avec une salle à manger, selon les nouvelles directives du RSSG. «Il est ainsi possible d’isoler beaucoup plus facilement une unité, si nécessaire», note Patrick Vallat.

L’aspect paysager faisait partie intégrante de la réflexion des candidats. «Pour permettre l’implantation de quelques arbres monumentaux, le parking souterrain est interrompu par endroits, note Anne-Catherine Javet. Côté route du Pâquier, la végétation sera relativement dense, avec des arbres en pleine terre.»

Dans ce programme, le bâtiment communal jouera un peu en soliste. A chaque étage, des surfaces de réserve sont prévues. «La commune pourra les louer et les récupérer plus tard si ses besoins augmentent.» Le PAD imposant des toits à deux pans, plusieurs salles du deuxième étage profitent, comme dans l’EMS, d’une hauteur sous plafond augmentée. Pour les deux bâtiments, l’utilisation du bois faisait partie des exigences et les façades ventilées utilisent ce matériau. Mais les normes liées aux EMS imposent le béton dans la structure du home. «En revanche, le bâtiment communal sera construit en bois dès le rez, puisqu’il n’y a pas les mêmes prescriptions.» ■

Pringy, Maison du Gruyère, du 28 au 31 octobre, jeudi et vendredi de 17 h à 19 h, samedi et dimanche de 10 h à 15 h

«Tous dans les starting-blocks»

PLANIFICATION. Le coût des deux bâtiments est estimé à 40 millions de francs, dont un petit quart pour le bâtiment communal. «Le planning de l’EMS de Pringy est intimement lié aux autres nouveaux EMS de Charmey, Vuadens et Sorens», rappelle Patrick Vallat, coordinateur du projet EMS du RSSG. Et à un oui lors de la votation populaire, le 25 septembre 2022, du crédit nécessaire pour l’ensemble de 142 millions (La Gruyère du 14 octobre).

«Comme nous avons déjà un crédit d’étude engagé, nous n’allons pas attendre la votation pour continuer de travailler. L’idée est de pouvoir arriver avec les demandes d’autorisation de construire dès la votation passée.» En plus des 80 lits de long séjour, le bâtiment permettra d’offrir une antenne de soins à domicile, un service de livraison de repas, un service de buanderie sociale, des cabinets médicaux et des lieux de rencontre.

Aussi la Maison du Gruyère

L’objectif est toujours que le bâtiment soit sorti de terre et inauguré en 2025. «En pensant à tous les grains de sable qui peuvent se mettre là au milieu, au PAL et au Plan d’équipement de détail qui doivent être finalisés. Il y a aussi les mises à l’enquête des différents projets, notamment celle de la Maison du Gruyère qui attend impatiemment pour déposer son dossier et commencer à construire. Tout le monde est dans les starting-blocks.» Si la Maison du Gruyère pouvait partir en premier, dès janvier 2023, ce serait une bonne chose, selon Patrick Vallat. «Si nous arrivons tous en même temps avec le gros œuvre, ce ne sera pas possible.» Pour la gare TPF, les travaux devraient débuter à la fin de l’année. «La mise en service était annoncée en juin 2024, indique Jean-Pierre Doutaz, syndic de Gruyères. Mais il est probable qu’il y aura un peu de retard.»

«Le PAL, nous en parlons tous les lundis soir aux séances du Conseil communal, soupire le syndic. Nous attendons une petite modification du Plan d’affectation de zone dans ce secteur et la conclusion d’un autre petit dossier. En espérant que tout soit accepté dans le courant du mois de janvier, car il n’y aura pas de mise à l’enquête si le PAL n’est pas accepté ou à bout touchant, au moins dans ce secteur-là.»

Ce qui complique aussi la réalisation du PAD «gare et Maison du Gruyère», c’est que la question de la route est cantonale, celle de l’accès au parking – le principal souci actuel selon Patrick Vallat – est communale et la gare TPF suit une procédure fédérale. Chacun avec son rythme et son échéancier.

«Quant aux immeubles avec appartements adaptés, c’est une volonté de la commune», souligne Jean-Pierre Doutaz. Il y a du potentiel et on connaît les volumes à disposition grâce au PAD, mais c’est encore de la musique d’avenir.»

XAVIER SCHALLER

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