Depuis hier, il faut présenter un certificat Covid et une carte d’identité pour entrer dans un restaurant. Une transition qui s’est relativement bien passée à Bulle, d’autant que la météo permet encore aux personnes exclues de manger et de boire en terrasse.

XAVIER SCHALLER

RESTAURATION. Pour les bistrots, les règles ont changé, une fois de plus. Depuis hier, on entre masqué, on montre son certificat Covid et sa carte d’identité, puis on s’installe à une table. Sinon, on reste en terrasse. «C’est presque plus simple que lorsque les clients devaient s’inscrire, constate Yael Huguenin, serveuse au 43. Tous les établissements n’utilisaient pas la même application, le client attendait un SMS de confirmation qu’il ne recevait pas toujours…»

Dans cet établissement bullois, comme dans plusieurs autres visités, pas d’agressivité particulière de la part des clients. Ils ont eu le temps d’assimiler l’information, depuis mercredi, et ils ont maintenant l’habitude de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Y compris ceux qui se trouvent exclus des salles et peuvent encore, grâce à la douceur des températures, se contenter des terrasses. Il leur est juste demandé de se rendre aux toilettes masqués.

«Ce midi, 60% des personnes qui ont réservé mangent dehors parce que tous les convives n’ont pas le passe», constate Tom Palisson, directeur du Tonnelier. Occupé à retirer les parois transparentes entre les tables, il se réjouit que «le restaurant retrouve son aspect normal». L’avantage du certificat Covid, c’est qu’une fois le contrôle effectué, c’est comme avant: plus de masques, plus de restriction sur le nombre de convives, plus de distance minimum entre les tables.

Certains établissements privilégient le contrôle dès l’arrivée, d’autres sont moins systématiques. D’autant que le nouveau plan de protection Covid de Gastro Fribourg – la 21e version depuis le début de la pandémie – prévoit aussi un contrôle «à la table ou au plus tard lors du premier contact entre le personnel de service et les clients» (lire ci-contre). Ce qui permet aussi plus de flexibilité durant le coup de feu.

Le cas des self-services

Hier, les non-vaccinés, nonimmunisés et non-testés pouvaient se tourner vers la nourriture à l’emporter. Les directives du Conseil fédéral prévoient que ce secteur échappe aux contrôles. Il suffit de continuer à porter le masque lorsqu’on récupère sa commande. Pour les restaurants en selfservice, la vérification est possible à la caisse. Mais hier celui de la Migros contrôlait tous les clients directement à l’entrée. De la bande à moineaux restreignait l’accès à la terrasse pour n’autoriser qu’une seule entrée, depuis l’intérieur du centre commercial.

Le restaurant de la Coop du Câro appliquait une autre stratégie: ceux qui s’installaient en terrasse n’étaient pas contrôlés, ceux qui voulaient manger à l’intérieur présentaient leur certificat et leur carte d’identité. Ils recevaient un petit drapeau à poser sur leur table, pour permettre une rapide vérification visuelle. Au McDonald’s aussi, la vérification à l’entrée était de mise pour ceux qui s’installaient à l’intérieur. ■

Des détails à mettre au point

RÈGLES. En lisant le communiqué de la Confédération, mercredi passé, on imaginait un vigile à l’entrée de chaque restaurant: «Dès lundi 13 septembre, il sera obligatoire de présenter un certificat pour entrer dans un restaurant ou dans un bar.» Dans les faits, hier, les choses étaient plus simples et plus réalistes. «L’acception du verbe “entrer” est plutôt dans le sens “accéder”, note le préfet de la Veveyse Fran- çois Genoud, président de la Cellule de coordination cantonale (CCC). Sinon cela serait extrêmement difficile à appliquer, surtout pour les établissements ayant plusieurs entrées.»

Son organisation était chargée, avec Gastro Fribourg de mettre en œuvre de la décision fédérale. «La CCC n’a pas fourni directement de concept, précise François Genoud. Il semble que les choses étaient relativement claires pour la faîtière des restaurants.» Il apparaît néanmoins que certains détails devront être précisés.

Dans la version 21 de son plan de protection Covid, Gastro Suisse prévoit que «l’établissement contrôle les certificats Covid et l’identité des clients à l’entrée, à la table ou au plus tard lors du premier contact entre le personnel de service et les clients». Selon François Genoud, la police du commerce a une interprétation plus restrictive: «Techniquement, il faudrait que le contrôle ait lieu avant que les gens ne soient assis.» Si une personne sans certificat valable se présente, le personnel doit la prier de partir et refuser de la servir. «Une fois qu’elle est installée à une table, c’est quand même plus difficile.»

Mais l’application des règles sera progressive: «Le travail de la CCC ressort du terrain, on apprend aussi de l’expérience. Comme pour le port du masque, les terrasses ou les remontés mécaniques, on s’adaptera.» Ce n’est qu’une fois les choses clairement établies que des sanctions pourraient intervenir. «Les clients risquent une amende d’ordre de 100 francs, comme pour le masque.» C’est plus grave pour les établissements. En cas de dénonciation au Ministère public, la sanction peut aller jusqu’à 10 000 francs. «Une mesure administrative peut aussi être prononcée par la préfecture, avec une fermeture provisoire.» XS

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