Le Centre a désigné Nicolas Roschi comme candidat pour l’élection à la préfecture de la Gruyère. Agé de 30 ans, l’ancien syndic de Crésuz entend développer les bases posées par Patrice Borcard.

XAVIER SCHALLER

Pour succéder au préfet Patrice Borcard, Le Centre lance dans la course Nicolas Roschi, l’ancien syndic de Crésuz. «Il présente vraiment le profil idéal pour cette fonction», a précisé devant la presse, à Avry-devant-Pont, le président du Centre la Gruyère Noam Rey.

Un groupe de travail, composé de Marie-France Roth Pasquier, Jean-Pierre Doutaz et lui-même, a auditionné huit candidats avant d’arrêter son choix. «Ce qui a été déterminant, ce sont les compétences et aussi la disponibilité, pour faire campagne et pour ensuite occuper la fonction», indique Jean-Pierre Doutaz.

Interview du candidat, officiellement nommé hier soir à La Roche, lors d’une assemblée extraordinaire.

Vendredi passé, vous démissionniez du Conseil communal de Crésuz. Aujourd’hui, vous êtes candidat pour la préfecture. Est-ce qu’il y a un lien entre ces deux événements?

Non, pas directement. La décision que j’ai prise, avec ma collègue de l’Exécutif de Crésuz, concerne vraiment la commune. Elle est liée à un changement d’orientation et de vision, vis-à-vis de décisions prises. Quand on ne se sent plus à l’aise et qu’on ne peut plus être solidaire, c’est le moment de quitter un Conseil communal.

Pas de quoi vous dégoûter de la politique?

Ni écœurer ni quoi que ce soit. Je n’ai jamais pensé à fermer la porte à la politique. La preuve aujourd’hui, d’autant que je suis aussi sur la liste pour le Grand Conseil.

Ne craignez-vous pas que cette démission vous desserve durant la campagne, qu’on vous voit comme quelqu’un qui jette l’éponge quand ça va mal?

Je ne pense pas. Ma démission peut être vue comme une preuve d’intégrité: j’ai pris cette décision pour défendre certaines valeurs. Et je trouve louable de vouloir assurer une certaine sérénité au sein du Conseil communal.

Qu’est-ce qui vous intéresse tant dans le rôle de préfet?

L’envie de m’engager au service de la société, au sens large, m’a toujours titillé. Cela a commencé à la Société de jeunesse, que j’ai présidée cinq ans. C’est à cette époque, alors que je n’avais que 20 ans, que le syndic m’a approché pour un mandat au sein de l’Exécutif. Opportunité que j’ai bien sûr saisie. Maintenant, le parti me fait confiance pour la préfecture. C’est toujours une autre manière de me mettre au service du bien commun et de la population.

Le Centre vous présente comme le candidat idéal. Quels sont vos atouts?

Je suis au bénéfice d’une formation en sciences économiques. Je l’ai complétée, dans le cadre de mon mandat à la commune ou de mon travail, par diverses formations dans les domaines de la construction, de l’aménagement du territoire, de la protection incendie ou de l’évacuation des eaux.

Mais sans formation juridique…

Il n’y a pas de formation type pour être préfet. Il faut juste avoir un panel de connaissances assez large pour mener à bien cette fonction. J’ai eu beaucoup de dossiers et de procédures à mener. A Crésuz, par exemple, pour les indemnisations pour expropriations matérielles ou les recours liés à la révision du Plan d’aménagement local. A Val-de-Charmey, dans ma fonction de responsable technique de la commune.

Comment vous positionnezvous par rapport à Patrice Borcard?

Le travail réalisé durant ces deux législatures est juste énorme. Je partage clairement la vision et les objectifs mis en place, notamment par le biais des diverses associations intercommunales. Mon idée est de poursuivre ce travail et notamment de mettre en œuvre le Plan directeur régional (PDR). Pour moi, il constitue vraiment la colonne vertébrale du développement futur de notre région. Un projet ambitieux, qui démontre clairement qu’on veut un développement coordonné tout en gardant l’esprit rural de notre belle région.

Votre père vient de la Basse-Ville. C’est Roschi ou Roschy?

Nos parents nous ont toujours appris à écrire notre nom de famille avec Y, ceux de nos cousins aussi. Mais nous avons ensuite appris que pour l’état civil, c’était Roschi. Je m’y suis habitué, même si le I de ma signature a un peu une forme de Y. ■

Bio express

Age. 30 ans, célibataire.
Domicile. Crésuz.
Formation. Bachelor en gestion d’entreprise à l’Université de Fribourg.
Profession. Responsable technique de la commune de Val-de-Charmey.
Politique. Membre du Conseil communal de Crésuz de 2011 à 2021, vice-syndic, puis syndic de 2019 à 2021.
Autres. Commission financière de la paroisse Saint-François d’Assise. Responsable du regroupement des corps de sapeurs-pompiers de la Rive gauche. Bilingue.

Hobbies. Ski, randonnée, voyages.

Une liste complète pour gagner six sièges

GRAND CONSEIL. En Gruyère, Le Centre est le premier parti à présenter sa liste pour l’élection au Grand Conseil. «Une liste complète de vingt noms», se réjouit le président du district, Noam Rey. En 2016, une ligne était restée vide. Gregory Blajev a été nommé chef de campagne pour l’élection de novembre: «L’objectif a déjà été annoncé: gagner un siège supplémentaire pour passer à six. Notre liste est bien équilibrée avec 7 femmes pour 13 hommes, qui représentent toutes les catégories d’âges, tous les métiers, tous les milieux. Cela va du prof à l’entrepreneur, du retraité au jeune homme.»

Comme Patrice Jordan et Pascal Moënnat se retirent, il reste trois sortants en tête de liste: Jean-Pierre Doutaz, Bertrand Gaillard et Stéphane Sudan. «On ne va pas aller jusqu’à dire qu’on a dû écarter du monde, note Jean-Pierre Doutaz. Mais on n’a pas eu de difficulté à remplir la liste. Je pense que cela montre bien le changement entre l’ancien PDC et le nouveau Centre: beaucoup de jeunes s’engagent maintenant.»

Et pour compléter la liste, il n’a pas été nécessaire de faire la chasse aux élus communaux, même s’il y a sept syndics, dont deux femmes, sur la liste. «D’ailleurs, la liste a été remplie avant les élections communales», note Gregory Blajev.

Thèmes de campagne à préciser

Depuis mardi, le programme de campagne du Centre, au niveau cantonal, est disponible en ligne. Il se décline en cinq points principaux. D’abord, il milite pour une économie durable, avec «un canton qui croît et qui reste équitable». En ce qui concerne le climat et l’environnement, Le Centre plaide pour un canton «innovant dans le respect de l’environnement». Il prévoit que la santé soit abordable et accessible à tous, et que la sécurité soit assurée dans le respect de la dignité humaine. Enfin, la formation et l’éducation devraient être à la portée de tous.

«Ce programme cantonal sera formellement avalisé lors de la séance des délégués du 24 juin», indique Noam Rey. Celle-ci sera organisée à Bulle dans la Wood Ball Arena, la «fanzone» installée sur le site de la scierie Despond.

Pour le district, le programme de la campagne, en préparation, déclinant les points qui concernent typiquement la Gruyère. «Les grands dossiers sont notamment les seniors, l’aménagement et le Plan directeur régional, qui va déterminer le paysage politique, infrastructurel, économique et social des trente prochaines années.» XS

Les candidats au Grand Conseil

Jean-Pierre Doutaz. Chef d’entreprise, député et syndic, 1958, Epagny.
Bertrand Gaillard. Maître menuisier, député et syndic, 1973, La Roche.
Stéphane Sudan. Directeur d’école, député, 1982, Broc.
Catherine Beaud. Economiste d’entreprise, syndique, 1982, Riaz.
Carmen Buchillier. Ancienne archéologue cantonale, ancienne conseillère communale, 1958, La Tour-de-Trême.
Henri Buchs. Agriculteur, ancien syndic, 1956, Cerniat.
Justine Catillaz. Enseignante, conseillère communale, 1988, Pringy.
Magali Corpataux. Attachée parlementaire et secrétaire politique, 1976, Botterens.
Damien Dandelot. Directeur de fondation, 1982, Pont-la-Ville.
Marilyne Dousse-Pasquier. Responsable marketing, 1983, Bulle,
Myriam Fragnière Dufour. Directrice d’EMS, syndique, 1972, Vuippens.
Boris Fringeli. Musicien, syndic, 1969, Les Sciernes-d’Albeuve.
Sébastien Meyer. Conseiller à la clientèle, conseiller communal, 1968, Vuadens.

Olivier Murith. Cafetier-restaurateur, 1988, Bulle.
Baptiste Pasquier. Ingénieur en électricité, conseiller général, 1981, Bulle.
Maxime Pasquier. Directeur, conseiller général, 1984, Bulle.
Annick Remy-Ruffieux. Economiste d’entreprise, présidente du Conseil général, 1978, Charmey.
Nicolas Roschi. Responsable technique, ancien syndic, 1990, Crésuz.
Constantin Ruffieux. Avocat, conseiller général, 1988, Bulle.
Nicolas Savary. Agriculteur, ancien conseiller communal, 1961, Sâles.

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