Candidates de dernière minute dans l’élection au Conseil d’Etat, Nicole Ayer (à g. sur la photo) et Michèle Courant se présentent sur une liste «Démocratie directe, spiritualité et nature», mouvement fondé en 2019.

XAVIER SCHALLER

Pour votre liste 9, l’information envoyée aux citoyens ne comporte ni photo ni nom. Une stratégie?

Michèle Courant. Nous avons été contactées la veille du délai pour le dépôt des listes. Nous n’avions rien de prêt.

Nicole Ayer. Nous avons signé à 9 h, le jour du dépôt des listes. Et nous avons fait connaissance ce jour-là. Etre à un tel point en connexion nous a d’ailleurs étonnées.

Votre engagement est clairement lié à la crise Covid…

N.A. Il y a très longtemps que je dénonce certaines choses. Depuis l’année dernière, tout ce qui était caché est sorti. Notre démocratie est en fait une démocratie de façade. Le peuple n’est pas écouté. On est venu me chercher et j’ai dit oui. La réponse est sortie sans réfléchir. Un moment, j’ai même eu un doute si c’était pour l’élection au Conseil d’Etat ou au Grand Conseil…

M.C. Je me sens vraiment touchée par ce qui s’est passé depuis un an et demi. Pour moi, le Covid n’est pas vraiment une crise sanitaire. Il y a certes une dimension sanitaire, mais c’est davantage une crise politique. Je me sens très concernée par tout cela et je me retrouve complètement dans les valeurs de base de Démocratie directe, spiritualité et nature (DDSN).

Votre liste a pour nom «ddirecte.ch». Est-ce que vous adhérez à tout ce qui est publié sur ce site?

M.C. La 5G, nous sommes contre. Pour le vaccin, nous défendons le libre choix, mais en dénonçant la composition des vaccins actuels, notamment la présence de graphène. Le monde politique n’écoute pas les scientifiques. Et la manière dont on vaccine les gens, sans les informer que les vaccins sont toujours en phase expérimentale, est illégale.

Je pense qu’on vous a déjà dit que ce site fait furieusement penser à du complotisme?

N.A. Même si nous dénonçons certaines choses bien clairement, nous sommes quand même plus nuancées. Malheureusement, une fois les flyers envoyés, nous étions coincées pour donner un autre site. J’ai créé le mien depuis, un truc tout simple.

M.C. On peut dire que c’est le site d’une personne et non de notre mouvement. Nous sommes aussi hébergées sur celui de François de Siebenthal, parce que nous avons un problème avec ddirecte.ch.

Une élection vous semble vraiment possible, face aux grands partis?

N.A. Nous avons autant de chances que les autres. Ce n’est qu’une question de moyens. Il faut toucher les personnes, qu’elles comprennent qu’elles ont le pouvoir de faire bouger les choses. Mais le 7 novembre, nous n’allons pas pleurer si nous ne passons pas.

M.C. Les moyens, c’est un peu notre talon d’Achille. Mais beaucoup de gens sont désespérés, désabusés totalement du système. Nous le voyons en faisant les marchés et en nous promenant dans les villes. Cela les rassure que leur voix soit portée en politique. Certains, si je ne les avais pas rencontrés, n’auraient même pas ouvert leur enveloppe de vote.

Comment les gens accueillent vos propos?

N.A. Bien. Nous ne cherchons pas à les faire changer d’avis, mais à échanger. Si nous voyons que nous sommes face à un mur, autant leur souhaiter une bonne journée, une bonne santé et en rester là.

Si vous ne passez pas le premier tour, donnerez-vous une consigne de vote?

M.C. Non. Nous ne pouvons pas trahir nos idées. Quel que soit le parti, il y aurait des désaccords profonds.

En dehors de la santé, quels thèmes voulez-vous porter?

M.C. L’environnement et ce qui touche la vie quotidienne des gens. Les nuisances, le respect des terres, le respect de l’air, le respect des eaux.

N.A. Nous voulons que les gens puissent exprimer leurs besoins, leurs désirs, pour avancer vers quelque chose de concret. Au niveau de l’aménagement par exemple, quand je vois comment la ville de Bulle s’est construite, c’est inadmissible.

M.C. On a voulu densifier et encore densifier, pour accueillir de plus en plus de gens. Pourquoi en accueillir autant, alors qu’on n’est pas si nombreux que ça en Suisse?

Est-ce que votre action ne devrait pas plutôt porter sur le côté législatif, pour changer les lois?

Durant la crise, on a pu voir que les conseillers d’Etat ont eu un rôle important et ont servi d’autres intérêts que ceux du peuple. Un conseiller d’Etat doit obéir aux lois, mais il a quand même un pouvoir dans l’instant. Sa personnalité et sa mentalité comptent. D’autre part, il y a urgence et on peut aller plus vite en œuvrant dans l’Exécutif.

Et question spiritualité?

M.C. Les gens assimilent la spiritualité à la religion, mais ce n’est pas ça. Nous essayons de voir un peu plus loin que le matérialisme, de donner du sens, avec une vision du monde qui nous relie à la terre. Une manière de relativiser aussi la place de l’humanité dans l’univers. ■

Nicole Ayer

Agée de 55 ans et divorcée, Nicole Ayer habite à La Tour-de-Trême. «Gruérienne d’origine, j’ai toujours vécu dans le district, en faisant un peu le tour du lac.» CFC d’employée de commerce en poche, elle travaille durant plus de vingt ans dans des administrations communales. «J’ai aussi été conseillère communale deux ans, à Villarvolard. Ensuite je suis devenue thérapeute, avec reconnaissance des caisses maladie en massage et réflexologie.» Depuis deux ans, elle travaille comme serveuse dans une buvette. Comme sa colistière, elle est membre des Amis de la Constitution. L’association fondée en 2020 se veut la gardienne des droits populaires.

Michèle Courant

Née en France il y a 63 ans, Michèle Courant a vécu sur la côte sud de l’extrême Bretagne. «Je suis arrivée en ville de Fribourg en 1986, pour raison familiale.» Elle suit son compagnon, nommé à l’Université Fribourg. «Je travaille depuis à l’Université, comme maître d’enseignement et de recherche en informatique.» En 2001, elle est élue au Conseil général de Fribourg, sur une liste citoyenne. «J’ai démissionné, en 2004 je crois, pour me consacrer à mon quartier du Schoenberg, où j’ai recréé une association de quartier. J’ai aussi organisé des cafés scientifiques.» XS

Réseaux

Actualités

Médias

Services

La Gruyère

Actualités

Médias

Services

La Gruyère

«Une démocratie de façade»

Vous voulez en savoir plus ?

Les bonnes raisons de s'abonner

Dans la même rubrique

Dans la même rubrique

Dans la même rubrique

Dans la même rubrique

Dans la même rubrique

Dans la même rubrique

Derniers articles

Derniers articles

Derniers articles

Derniers articles

Derniers articles

Derniers articles