Dimanche, la Fribourgeoise de lutte suisse à Léchelles était le dernier rendez-vous avant la sélection finale pour la Fête fédérale. Des Gruériens voulaient y valider leur qualification. Ils devront patienter.

VALENTIN THIÉRY

LUTTE SUISSE. Il faudrait un séisme pour que les figures de proue de la lutte sudiste ne soient pas reprises pour la Fête fédérale (25-28 août), le Graal de tout pratiquant. Les colosses du Club de la Gruyère Etienne Ducrest (Bouloz), Benjamin Gapany (Hauteville) et Johann Borcard (Villarssous-Mont) l’ont de nouveau prouvé dimanche à la Fribourgeoise de Léchelles en obtenant chacun une couronne. Le Veveysan a terminé au rang 2a, le suivant a perdu la passe finale contre Lario Kramer alors que le dernier a fini 5c.

Pour des lutteurs moins confirmés mais néanmoins ambitieux, l’événement broyard était l’ultime chance pour briller aux yeux de l’association romande. Cette semaine, sa commission technique rendra publique la convocation des vingt-neuf élus pour Pratteln (BL). «Ils nous ont dit qu’avec deux couronnes pendant la saison de la Fédérale, on était sûrs d’y aller», explique Paul Tornare.

Un rêve de gosse

Le Botterensois était donc venu avec la ferme intention de prendre les deuxièmes lauriers de sa carrière après ceux glanés à la Vaudoise le mois passé. L’agriculteur de 21 ans a malheureusement piétiné lors de la sixième passe décisive. «Mon adversaire était plus fort que moi, livre-t-il. J’étais aussi là pour inscrire des points en battant des couronnés, ce que j’ai fait. Je reste content de ma journée. La Fédérale est un rêve de gosse. Plus j’avance, plus elle s’approche. Si j’y vais, c’est que je le mérite. Si non, je serai encore meilleur dans trois ans. Après, pour la sélection, je prie, quoi…»

Déçu, Paul Tornare a pu compter sur le soutien de son petit frère Philippe et de Johann Borcard au sortir de sa défaite. Un esprit de groupe souligné par le lutteur du Club de la Gruyère. Durant la joute, Loïc Pasquier y allait également de ses encouragements. Un Loïc Pasquier dans la même situation avec une couronne dans la poche avant Léchelles.

Croire en sa sélection

Trois revers en cinq duels ont toutefois empêché l’athlète de Maules de décrocher la timbale. «Mon objectif principal était de ne pas me blesser. Je voulais ensuite valider ma présence à Pratteln. Ça ne s’est donc pas exactement passé comme prévu. J’ai été bien chargé au niveau des opposants. Certains étaient nettement au-dessus.» L’agriculteur de 21 ans pense avoir un pied dans la liste, notamment grâce à un bon taux de participation aux entraînements romands et aux différentes fêtes. «Je dois maintenant attendre. C’est le pire scénario. D’ici l’annonce, je ne serai pas tranquille.» Pendant que Paul Tornare et Loïc Pasquier échouaient dans leur quête, André Barras a surpris. Affilié au Club de la Gruyère, mais s’exerçant avec Haute-Sarine, le Rochois de 26 ans a raflé sa première couronne depuis 2018. «Je ne pensais pas la faire, reconnaît-il. Cette saison, je suis beaucoup plus sérieux par rapport à mes entraînements, car Pratteln était mon but. Pourtant, j’ai souvent été catastrophique lors des fêtes cette année. Je ne sais pas si c’est à cause de la pression que je me suis mise. J’aimerais croire à ma sélection.»

Présent à Zoug en 2019 et détenteur d’une couronne en 2022, Clovis Borcard a tout essayé dimanche pour valider son ticket pour Pratteln. A 23 ans, le lutteur de Grandvillard a combattu avec une blessure aux côtes contractée à la Régionale de Riaz quelques jours plus tôt. Le frangin de Johann a dû partir en ambulance dans l’après-midi à cause de douleurs trop importantes. Il demeure en lice pour la sélection. ■

Galerie photos sur: www.lagruyere.ch

Les places seront chères

Le Sud du canton comptait huit représentants en 2019 lors de la Fédérale de Zoug. Combien seront-ils pour Pratteln 2022? Les six chefs techniques cantonaux et le président de la commission de sélection de l’Association romande de lutte suisse publieront la liste dans la semaine. «Pour les deux tiers des candidats, on ne discutera pas longtemps. Pour le reste, oui, explique le Singinois Christian Schmutz, président de la commission. Nous allons analyser toutes les feuilles de la saison de chaque prétendant en faisant un pointage en fonction de ses adversaires. Le chemin vers le succès n’a pas la même valeur si on bat un couronné fédéral, d’association ou cantonal. Ce système nous permettra de faire un classement qui nous aidera dans nos décisions.»

Les performances, la présence à la douzaine d’entraînements obligatoires, la participation aux fêtes, l’état de santé: voici les autres critères à considérer pour ambitionner une place. Après Léchelles, une trentaine de lutteurs avaient au moins une couronne gagnée en 2022. Seuls vingt-neuf sésames seront distribués. Trois réservistes seront également appelés. VT

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Faute de couronne, l’attente est longue

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