Le Gruérien Robin Bussard a gagné le sprint de Coupe du monde M20 de ski-alpinisme à Caspoggio devant son frère Thomas. Ils comptent briller aux championnats d’Europe cette semaine.

VALENTIN THIÉRY

SKI-ALPINISME. Robin et Thomas Bussard sont arrivés en Espagne lundi matin. Dès ce mercredi, les jumeaux d’Albeuve disputeront les championnats d’Europe de ski-alpinisme dans la catégorie M20. A Boi Taüll, dans les Pyrénées, ils commenceront avec le sprint. Une épreuve sur laquelle Robin Bussard règne sans partage cet hiver.

L’athlète de 19 ans l’a encore prouvé samedi à Caspoggio (Italie) en enlevant sa troisième Coupe du monde de la saison, devant son frère Thomas. «C’était une manière parfaite de mettre une petite intensité et de prendre confiance», livre au bout du fil Robin Bussard, tout juste sorti de l’avion.

Ce jeudi, les deux Gruériens participeront à la verticale et samedi, ce sera l’individuelle. Thomas Bussard mène le classement mondial de ces disciplines. Difficile d’imaginer le duo dans un autre costume que celui de favori en Catalogne. «Je n’aime pas ce terme. Nous sommes plutôt de sérieux candidats à la victoire, tempère Robin. Tout peut se passer en course. Nos résultats sont de bon augure, mais nous ne voulons pas nous reposer sur nos acquis.»

Semaine exigeante

Dans cette optique, les Sudistes ne se sont pas fixé d’objectif, même si rafler six breloques sur les trois disciplines «serait bien» selon Robin. Ajoutez à cela celles du relais dimanche, et ce pourrait faire huit au total. «Se dire qu’il faut faire une médaille n’a jamais été notre façon de procéder. Nous ne voulons pas nous mettre la pression. En revanche, nous sommes en forme physiquement et nous savons ce dont nous sommes capables», poursuit Robin.

Tant mieux. Car la semaine sera exigeante avec ces trois, voire quatre grosses débauches d’énergie. Afin d’être prête à l’instant T, la paire d’Albeuve a suivi un programme spécifique en amont. Les deux frangins abordent ce rendez-vous comme un autre. La récompense, elle, est différente.

«Il y a plus de prestige à prendre un titre de champion d’Europe. Ça signifie plus qu’un succès en Coupe du monde, qu’on peut remporter plusieurs fois durant la saison. Toutes les courses auront la même valeur pour moi à ces Européens. A voir aussi comment je réagirai à l’accumulation de la fatigue.» La nouveauté que représente un sacre continental ne change rien. Robin et Thomas Bussard ne se voient toujours pas comme des concurrents. Les adversaires, eux, seront sensiblement les mêmes que sur le circuit international. «Les Européens sont principalement devant en Coupe du monde, commente-t-il. En verticale, le Français Anselme Damevin est dans une excellente dynamique. En sprint, ils sont nombreux à pouvoir nous embêter», conclut Robin Bussard.

Trois Gruériens en M18

Ce seront les premiers championnats d’Europe pour les frères Bussard. Trois membres du Centre régional ouest à Bulle fêteront enfin leur première internationale en Espagne: Lucas Pasquier (Broc), Yann Livache (Charmey) et Mathieu Pharisa (Estavannens) concourront en M18. ■

Le Covid plombe Rémi Bonnet

Pas de championnats d’Europe pour Rémi Bonnet. Ayant contracté le Covid en milieu de semaine dernière, le citoyen de Crésuz n’était pas en mesure de présenter à temps un test PCR négatif pour rejoindre les Pyrénées espagnoles. Immense déception pour l’athlète de 26 ans. Il avait fait de l’événement le point d’orgue de sa saison et visait le titre sur la verticale. Il devait aussi participer à la course individuelle. «J’ai pourtant fait gaffe. J’étais passé entre les gouttes pendant deux ans. Je l’attrape au mauvais moment, déplore-t-il. J’étais prêt pour faire quelque chose de bien. Tout était planifié pour que je sois en pleine forme. C’est un coup dur, mais je ne peux rien y faire.»

Rémi Bonnet dit avoir vécu un «Covid gentil». A part des footings sur son tapis à la maison, il ne s’est toutefois quasi pas entraîné pendant sa quarantaine. Petit à petit, il va remettre de l’intensité dans ses séances. Prochaine échéance: le Trophée des Gastlosen, le 20 février. Un événement qu’il a déjà remporté deux fois, dont une avec le Bernois Werner Marti, son camarade pour cette édition 2022. VT

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