Les Glânois David et Fabien Tanniger jouent pour l’équipe fanion de CAP Volley.

Depuis 2018, les deux frères sont coachés par Francine, leur maman.

Cette saison, le trio de Châtonnaye et ses camarades découvrent la 1re ligue.

VALENTIN THIÉRY

VOLLEYBALL. Pas de favoritisme, pas de privilège. D’ailleurs, personne ne s’est jamais plaint. Quand la Glânoise Francine Tanniger coache la première messieurs de Châtonnaye/Autigny/Prez-vers-Noréaz Volley (CAP), ses fils sont des joueurs comme les autres. David est le passeur de la formation évoluant en 1re ligue. Fabien en est l’aîné, l’ailier et l’entraîneur.

Depuis la fusion des trois clubs (voirencadré)et la création de l’équipe en 2018, cette cohabitation marche parfaitement, comme avec le reste du contingent. «On a de la chance d’avoir une telle relation mère et fils, commente David, 26 ans. Notre groupe est très stable depuis ses débuts. Cela prouve aussi que son mode de fonctionnement est cadré.» Et la maman de compléter: «On a bien discuté avant que je n’accepte ce poste. Je ne voulais pas casser leur super ambiance. Et ça n’est jamais arrivé.»

«Elle est précieuse»

Entraîneure, coach, volleyeuse, arbitre: Francine Tanniger a transmis sa passion à ses enfants et les a aidés à la cultiver, alors que le papa ne suit pas vraiment le sport. Dès leur passage en actifs, elle s’est muée en supportrice. Puis elle a enfilé la casquette de patronne. En cinq saisons, elle n’a failli à sa mission qu’à une reprise. C’était dimanche dernier lors de la défaite en ouverture de championnat. «J’étais un peu sceptique de devoir tout gérer. On a dû bricoler. On s’est réparti les tâches avec un coéquipier, et ça a été. Mais sur le long terme, ça serait compliqué. Elle est précieuse», livre Fabien, 28 ans. «Vous n’avez plus besoin de moi alors», rétorque-t-elle.

Les garçons la rassurent. La technicienne est bien inspirée dans ses changements, n’hésite pas à partager son avis et demande les temps morts au bon moment, selon la fratrie vivant sous le même toit à Châtonnaye. «J’ai dû gueuler une ou deux fois», estime la secrétaire de 56 ans. «C’est plutôt assez fréquent. Elle vit sa rencontre à fond», la reprend David en rigolant. «Ce n’est jamais irrespectueux. Si un coup de boost est nécessaire, elle nous le donne, mais je peux également le faire», précise Fabien.

Regard extérieur

Car lui aussi a des responsabilités en tant qu’entraîneur. Si la collaboration perdure, c’est surtout parce que les rôles sont justement distribués. Fabien est le décideur pour tout ce qui est tactique et apporte les corrections en match. Il est également à l’écoute de ses observations. «Sa présence m’évite de trop réfléchir. Et c’est utile d’avoir un regard extérieur», note Fabien. «Oui, je ne suis ‘‘que’’ joueur, plaisante David. Mais c’est déjà beaucoup. Le passeur a une fonction importante. Il gère un peu tout le jeu. Je me concentre donc uniquement là-dessus.» Victime d’ennuis de santé, Francine ne sait pas encore si elle sera rétablie samedi contre Le Locle, à Autigny. A en croire sa détermination, elle fera tout pour s’asseoir sur son banc de touche. «J’étais fâchée d’être à la maison pour notre première partie en 1re ligue, conclut-elle. ■

Près de cent membres à CAP

Châtonnaye, Autigny et Prez-vers-Noréaz ont fusionné en 2018 pour devenir CAP Volley. Sur le noyau de onze joueurs de l’équipe fanion masculine, quatre viennent de l’ancienne formation glânoise, dont les frères Tanniger. «Nos trois clubs étaient proches géographiquement et il y avait quelques affinités entre eux. Ce rassemblement n’était pas indispensable, mais quand même une bonne idée, se souvient Fabien. Avec notre promotion et la belle évolution des autres contingents, on parle bien davantage de CAP plutôt que d’avoir trois organisations qui vivotent.» Une salle est désormais à disposition dans chacune des communes, ce qui facilite la tenue des entraînements, surtout à la vue la demande autour de ces infrastructures. CAP compte neuf équipes: deux d’hommes, trois de dames, une de loisir, deux de jeunes et une de kidspour un total de 97 membres, dont 26 juniors. VT

Du tac au tac

David selon Francine Son point fort comme joueur?

C’est le meilleur de l’équipe.

Et un point à améliorer?

Ecouter la coach.

Un trait de personnalité sur le terrain?

Rassembleur.

Et en dehors?

Un peu bordélique.

Un centre d’intérêt en dehors du volley?

Il aime la marche en montagne et bricoler.

Francine selon Fabien Son point fort comme coach?

La lucidité.

Et un point à améliorer?

La vision tactique.

Un trait de personnalité sur le terrain?

Passionnée.

Et en dehors?

Adorable.

Un centre d’intérêt en dehors du volley?

Son travail de secrétaire.

Fabien selon David Son point fort comme joueur?

Sa puissance d’attaque.

Et un point à améliorer?

Sa réception.

Un trait de personnalité sur le terrain?

Appliqué.

Et en dehors?

Consciencieux.

Un centre d’intérêt en dehors du volley?

Le basket et surtout la NBA, et la cuisine. VT

Le maintien, mais pas à n’importe quel prix

Champion la saison passée, CAP Volley a enfin décidé de monter en 1re ligue après deux années de refus. «Certains disaient qu’on ne tiendrait pas la route et qu’on ne pourrait pas s’entraîner assez. D’autres voulaient tenter, se souvient David. Cette fois, on a franchi le pas pour vivre l’expérience. Si on descend, on aura profité d’une belle saison. Si on survit, tant mieux.» Et Fabien d’étayer: «On n’avait pas tous le même objectif personnel. Mais un but global commun s’est dégagé: on découvre le niveau, on se débrouille, ensuite on tire le bilan.»

Pour cette aventure, des joueurs qui se connaissent depuis longtemps. Le contingent ne s’est pas renforcé pendant la pause estivale. Cet exercice 2022-2023 est donc placé sous le signe du maintien et du plaisir. Si l’adversaire est prenable et qu’il faut laisser les six meilleurs éléments pour s’imposer, CAP le fera. «On doit évidemment remporter des matches pour rester dans cette division. Mais si l’écart est trop grand avec l’opposition, le principal est que tout le monde ait du temps de jeu, souligne Francine. «C’était plus facile de faire tourner l’an dernier, car on avait plus de marge», complète Fabien.

Défaite d’entrée

Verdict du baptême de CAP en 1re ligue: un revers 3-1 contre le CERN, dimanche. Loin d’avoir été ridicules, les coalisés se sont jaugés et ont pu constater une différence avec l’échelon inférieur. «Ça joue plus vite, c’est plus technique et moins d’erreurs sont commises par l’adversaire, analyse Fabien. C’était une rencontre plaisante et intéressante.»

Et frustrante, car la fratrie estimait les Genevois à leur portée.
Un manque général de taille et de lucidité dans la fin du premier set leur a coûté cher. «On a craqué en faisant de bêtes fautes. Sans elles, la partie aurait pu basculer.»

Réception du Locle

Le rattrapage de CAP se déroulera à domicile (Autigny) ce samedi contre Le Locle. «On ne sait rien d’eux, avoue David. Une correction à apporter après cette défaite? Rapidement pouvoir casser une période de creux en récupérant le service.» VT

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«On a de la chance d’avoir une telle relation mère et fils»

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