Après vingt et un ans passés à présider l’Office du tourisme de Châtel-Saint-Denis, Les Paccots et la région, Michel Maillard s’est retiré.

Rencontre avec un homme qui continue toutefois, à 72 ans, de distiller des cours de conduite.

Quant à la directrice de l’Office Sophie Reymond, elle a été licenciée pour divergences d’opinion.

VALENTIN CASTELLA

CHÂTEL-SAINT-DENIS. En Veveyse, il est connu comme le loup blanc! Voilà comment il a été présenté il y a deux semaines à l’assemblée de la Région Glâne-Veveyse. Au Crêt, Michel Maillard a reçu les applaudissements des délégués des communes pour service rendu au district. En effet, le citoyen de Châtel-Saint-Denis âgé de 72 ans a quitté à la fin de l’été son poste de président de l’Office du tourisme de Châtel-Saint-Denis, Les Paccots et la région. Il l’a dirigé durant vingt et un ans.

Le Veveysan, qui a siégé au Conseil communal de 2001 à 2010, est donc effectivement bien connu des acteurs économiques et touristiques de la région. Mais pas que. Il a également côtoyé plusieurs générations depuis ses débuts en tant que professeur de conduite en 1972

Aussi ambulancier

C’est au mois d’août que Michel Maillard a rendu son tablier de président à la suite d’un coup de fatigue. «Même si le contact avec les collaborateurs me manque, je pense avoir pris la bonne décision. Il était temps de freiner un peu mon rythme de vie.» Une décision difficile à prendre pour le Châtelois, qui déteste l’idée de ne rien faire. Depuis toujours en effet, il a multiplié les activités. Comme celle d’ambulancier avec son père jusqu’en 1981, avant l’arrivée des véhicules officiels. «Il avait créé une ambulance dans le garage que tenait ma famille. Nous ne partions jamais très loin du district afin de toujours répondre présent.» Mécanicien au sein de l’entreprise familiale, ambulancier, chauffeur de taxi, professeur d’auto-école, et donc président de l’Office du tourisme depuis 2000.

En deux décennies, l’offre veveysanne a beaucoup évolué. «Le site de Châtel-Saint-Denis a notamment été créé en 2003. Auparavant, seul celui des Paccots existait. Il était important de disposer d’un office dans le chef-lieu pour informer les gens de passage.»

Autres actions réalisées durant son long passage: la création d’une zone récréative aux Paccots et de diverses manifestations. Des sentiers, qu’ils soient gourmands, pédestres ou à raquettes à neige ont également vu le jour. Un symbole d’un temps qui a changé. «Il y a quelques années, les gens se rendaient uniquement aux Paccots pour skier. Ce n’est plus le cas. Etre attractif durant les quatre saisons est important pour l’avenir. Un ancien hôtel est actuellement en reconstruction. Cela permettra de bénéficier de davantage de lits. Car il en manque.»

Des hébergements pour les touristes donc. Mais que l’Office du tourisme propose-t-il aux locaux? «Nous n’avons jamais privilégié un public cible, à part peut-être les familles. Bien sûr, beaucoup de résidents de la Riviera fréquentent notre région. Mais l’offre est destinée à tout le monde.»

«La région a du potentiel»

Des changements sont-ils toutefois indispensables à l’avenir? «Châtel-Saint-Denis est un chef-lieu sans musée. Peut-être faudrait-il créer quelque chose pour les gens de passage. Pourquoi pas une maison du terroir dans une ville où la fondue est si réputée? La région a du potentiel, d’autant plus que la tendance lui est favorable avec l’essor du tourisme vert. Je suis confiant.»

L’heure de la retraite n’a pas encore tout à fait sonné pour Michel Maillard. Avec sa voiture d’auto-école, il va continuer à sillonner le district, comme il le fait depuis quatre décennies. «Je ne me suis pas fixé de date limite. Je continuerai tant que je peux être actif.» ■

La directrice licenciée

La situation est actuellement des plus particulières au sein de l’Office du tourisme veveysan. En septembre, soit quelques semaines après le départ du président Michel Maillard, la directrice Sophie Reymond a été licenciée. Elle était en place depuis 2009. Selon le Châtelois, des divergences d’opinion entre l’Office et sa gouvernance ont mené à cette décision. «Cela faisait un moment que certains grinçaient des dents. Un changement était nécessaire. Même si cette histoire m’a empêché de dormir à maintes reprises, elle n’est pas liée à mon départ. J’ai arrêté pour des raisons médicales.»

L’Office du tourisme se retrouve donc aujourd’hui sans président ni directrice. «Il est clair qu’un vide s’est créé. Mais une commission spéciale a été mise en place pour le combler», rassure Michel Maillard. Une information confirmée par l’Office du tourisme, actuellement composé de trois collaboratrices. L’une d’elles précise que le siège de directeur (trice) devrait être prochainement à nouveau occupé. VAC

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