L’exploitation agricole du P’tit Bonheur, à Bouloz, a accueilli 80 personnes lundi à l’occasion du brunch du 1er Août. Un événement mis sur pied depuis trente ans par l’Union suisse des paysans, auquel 13 fermes fribourgeoises ont participé. ÉLODIE FESSLER

TRADITION. Les volets rouges en bois sont décorés de petits drapeaux suisses et d’épis de blé. Les tables sont recouvertes de nappes edelweiss. Des petits fanions représentant tous les cantons suisses virevoltent en étincelant au soleil. Il ne manque que les 80 invités à la ferme du P’tit Bonheur, à Bouloz.

Les voilà qui arrivent par grappes. En cette matinée du 1er août, tous sont venus célébrer la Fête nationale en brunchant. L’exploitation de vaches laitières et pension pour chevaux appartient à la famille Dévaud. Elle figure parmi les 208 exploitations du pays ouvrant leurs portes pour l’événement, organisé par l’Union suisse des paysans (lire ci-contre).

Louis-Michel Dévaud a remis il y a quelques années l’exploitation à son fils, aujourd’hui absent. Il accueille les 80 invités: «Bienvenue à tous, que ce P’tit bonheur vous apporte du grand bonheur pour toute la journée.» Côté organisation, il peut compter sur une équipe fidèle et soudée constituée de voisins et de proches. «Cela fait près de vingt ans que le brunch a lieu ici. C’est une super occasion pour les agriculteurs d’échanger avec les consommateurs. On peut leur expliquer plusieurs choses sur le monde agricole, ils sont très intéressés.»

Le tour de l’exploitation est d’ailleurs la première activité proposée. Les gens le suivent sagement, en posant des questions sur l’alimentation des chevaux ou les infrastructures. Ils sont invités à répondre à un quiz, avec des prix à la clé. Parmi les questions: «Combien de kilos d’herbe mange une vache par jour?» ou «Quel est le principal fourrage du cheval?»

Aubrey Mayo et Jan Burgy viennent d’arriver avec leurs enfants Charlotte et Adèle. Installés à New York depuis plusieurs années, ils sont de passage pour les vacances. Elle est originaire de Floride, lui d’Onnens. Ils partagent leur table avec des amis vaudois, avec lesquels ils ont l’habitude de bruncher pour la Fête nationale. «Nous avons participé à notre premier brunch à la ferme il y a dix-huit ans, dans le canton de Zurich. Chaque brunch est différent, c’est vraiment sympa et tellement suisse!» sourit l’Américaine.

Créer des liens

Venus de moins loin (Corsiersur-Vevey), Pierre et Marianne Eienberger applaudissent chaleureusement le musicien venu animer l’événement. Le couple est un habitué de ce genre de brunch. «On adore ce cadre à la campagne et profiter des contacts humains, relève la retraitée. C’est important de célébrer le 1er Août, on a de la chance de vivre dans un si beau pays.»

A 11 h 15, il est temps de passer à table. Chacun se presse de faire la queue pour accéder à un buffet froid. Soigneusement disposés sur des plateaux: jambon, charcuterie, Gruyère AOP, Vacherin AOP, tommes, müesli, œufs… Sans oublier les meringues et la double crème. Dans la file, Xavier Sid se réjouit de goûter aux différentes spécialités. «Avec ma femme, nous participons à ces brunchs depuis leurs débuts. On adore la convivialité et faire connaissance avec des personnes.»

Toute la journée, diverses activités sont proposées, telles que des balades à poney ou la visite des champs à bord d’un petit char.

Cette année, les feux d’artifice ne clôtureront pas la journée. Pas de quoi décourager Louis-Michel Dévaud. «Le plus important, c’est cette ambiance amicale. Un moment de bonheur et d’échanges qu’on se réjouit de retrouver chaque année.» ■

Le brunch a fêté ses trente ans

Le brunch du 1er Août s’invite dans les fermes du pays depuis trente ans. Mis sur pied par l’Union suisse des paysans, l’événement a pu compter cette année sur la participation de 280 exploitations. Du côté de Fribourg, ce sont 13 familles paysannes (dont une en Veveyse et quatre en Gruyère) qui se sont prêtées au jeu. Directeur de la Chambre fribourgeoise d’agriculture, Frédéric Ménétrey fait état de premiers retours très positifs. Il rappelle l’importance de ce rendez-vous. «Il a été lancé pour créer des liens entre villes et campagnes. Ce rôle fondamental n’a pas changé au fil des années.» Dans le canton, il relève une bonne participation de la part des paysans d’année en année. «En moyenne, quinze fermes fribourgeoises y prennent part. C’est constant, alors qu’au niveau suisse, une légère baisse est observée.» La fréquentation, elle aussi, est plutôt bonne selon lui. «Le taux de réservations est toujours élevé, cette année comme pour les autres éditions.» EF

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