ROUTE DE CONTOURNEMENT. Quelques jours avant l’organisation, lundi, d’une séance d’information sur la route de contournement de Romont organisée par la commune et le canton, l’association Stop contournement sort les griffes. Mardi en conférence de presse, ses membres et deux experts ont énuméré les points juridiques et techniques «qui compromettent le projet».

Pour rappel, en juillet dernier, l’Etat avait dévoilé les grandes lignes de ce nouveau tracé. Le tronçon est (Chavannes) ne serait pas enterré, au contraire de la partie sud (rond-point de la Parqueterie - Nespresso), qui sera couverte sur 850 mètres.

Des questions «qui gênent»

Président de l’association, Luc Bardet estime que la population n’a pas été consultée, «alors que, lors d’infrastructures à fort impact, les autorités sont tenues d’intégrer la population». Il continue: «C’est ce que prescrit la Convention d’Aarhus, entrée en vigueur en Suisse en 2014.»

Or, selon l’écologiste, ni le Conseil général ni les citoyens n’ont été consultés sur la pertinence d’une nouvelle route et le tracé envisagé. En outre, le Romontois suppose que cette séance d’information ne permettra pas aux participants de poser des questions. Contactée, la Direction du développement territorial, des infrastructures, de la mobilité et de l’environnement assure qu’il y aura une partie questions-réponses. Luc Bardet espère également que l’Etat répondra aux questions «qui gênent» envoyées par l’association en date du 24 septembre.

De son côté, la secrétaire générale de l’Association transports et environnement (ATE) Fribourg, Prisca Vythelingum pointe le fait que, «dans le Plan directeur cantonal, le projet de route a été classé en coordination réglée alors que l’itinéraire n’était pas encore défini.»

Autre argument utilisé pour que ce projet ne se réalise pas: le tronçon est répertorié dans l’inventaire ISOS cantonal et fédéral. Selon l’association, «seuls les projets d’importance stratégique nationale peuvent escompter une dérogation». Elle poursuit: «Pour respecter l’ISOS, l’Etat se trouve devant l’alternative de réaliser intégralement le contournement en tranchée couverte.»

Directeur suppléant de la Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage, Roman Arka explique que «les autorités devraient faire en sorte de suivre les inventaires. Si ce n’est pas le cas, les opposants peuvent se tourner vers d’autres instances.»

L’association dénonce également une inégalité de traitement entre les riverains des tronçons sud et est. Il n’est, en effet, pas prévu d’enterrer ce dernier. «Les 12 000 véhicules quotidiens pronostiqués induiraient des nuisances sonores», reprend Luc Bardet. L’ancien conseiller communal estime aussi que le tracé ouest, prévu en 2013, est davantage en «adéquation avec l’évolution urbanistique prévisible. Notamment en raison de la future transformation de la gare de marchandises.»

Prisca Vythelingum conclut: «Il est indécent d’investir ainsi de l’argent public alors que nous vivons une crise. On s’obstine à dépenser des sommes phénoménales alors que d’autres projets sont possibles. Il faut inciter la population à changer son mode de transport, et on construit de nouvelles routes qui augmenteront le trafic.»

VALENTIN CASTELLA

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